Quand Paris-Match taille à la serpe dans les bourrelets de Nicolas Sarkozy, les journalistes de l'Express ne s'en laissent pas conter.
Voir par exemple un article du Monde :
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Le cliché original, provenant de l'agence Reuters, montre une légère "poignée d'amour" au niveau de la taille du chef de l'Etat, assis dans un canoë avec son fils Louis. En revanche, la photo de Paris-Match illustrant l'article intitulé "L'été américain" met en lumière une silhouette plus avantageuse.
"La position sur le bateau exagérait cette protubérance. En allégeant les ombres, la correction a été exagérée en photogravure", a justifié Paris-Match, interrogé par L'Express.
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En plus, visiblement ils ont également cédé au diktat du "bronzage parfait", en lui appliquant un filtre auto-bronzant (efficace même sur les rames).
Voilà. Mais comme dirait l'autre : "et alors ?"
Oui, et alors ?
Et alors... On est entrain de parler d'un Président de la République dont il semble de plus en plus évident qu'il va tôt ou tard nous emmener faire la guerre au Moyen-Orient, et pourtant la polémique tourne autour de ses bourrelets de gras sur ses photos de vacances.
Et alors... L'express, qui prétend être un journal sérieux, se retrouve à faire de la concurrence à Paris-Match sur son propre terrain. Et pendant ce temps, que font Gala, Voici, et tout le reste de la presse à scandale ? Hé bien, tout comme Paris-Match, ils arrangent leurs photos "people". Ils amincissent, ils gomment les défauts, ils affinent la silhouette, ils corrigent le regard, ils éliminent les boutons, ils dégomment les bourrelets, ils taillent dans la culotte de cheval, ils estompent les cernes, ils les font bronzer, débronzer et rebronzer à volonté. D'ailleurs les mecs de Paris-Match le diront sûrement : "mais enfin, qu'est ce qu'on nous reproche au juste, puisqu'on fait ça tout le temps !! Le seul pour lequel on ne le fait pas c'est Franck Ribery, c'est trop de boulot, ça nous reviendrait trop cher".
Et alors ?
Et alors, rien.
Cette histoire ne sert à rien. Elle n'a aucun intérêt... si ce n'est de renforcer une idée déjà largement répandue dans l'imaginaire collectif : si, par le jeu de ses relations personnelles, Nicolas Sarkozy bénéficie bel et bien d'appuis solides au sein des médias, en particulier ceux qui souffrent d'une mauvaise réputation (TF1 ou Paris-Match par exemple) ; ne nous alarmons pas : il reste quand même toute une partie de la presse sérieuse qui est vigilante, qui est attentive au moindre détail, qui est critique (hostile même) vis à vis du pouvoir, et qui n'hésitera pas à lui rentrer dedans sans complaisance au moindre faux-pas.
Le vrai tour de force, c'est d'arriver à renforcer cette idée auprès du public, sans mouiller qui que ce soit, et surtout sans remettre en question quoi que ce soit. Ca, c'est vraiment très balaise !
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