vendredi 1 juin 2007

Chomsky à propos de la démocratie

Noam Chomsky est un sacré bonhomme. Il fait une analyse très intéressante du fonctionnement des médias dans les sociétés démocratiques.

C'est à lui qu'on doit la citation suivante : La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures.

Je posterai une série de billets sur ce blog pour vous inviter à vous pencher sur Manufacturing Consent, un documentaire de 1992 sur Noam Chomsky, réalisé par Mark Achbar et Peter Wintonick. A voir et à revoir, c'est une mine d'or.


Le premier extrait que je vous propose introduit la problématique. Chomsky présente deux courants de pensée radicalement opposés.







- Le premier point de vue est l'idée communément admise à propos de la démocratie : le peuple souverain pèse sur le processus politique. Les citoyens sont épaulés par des médias libres et indépendants, dont la liberté d'expression garanti la diversité des opinions.
- Le deuxième point de vue est légèrement plus cynique : les citoyens sont des crétins incapables de prendre les bonnes décisions. Puisqu'ils n'ont pas les capacités d'analyse et de raisonnement nécessaires, il est indispensable de les manipuler et les divertir, et ce dans leur propre intérêt.

Au passage il en profite pour dégommer l'idée reçue selon laquelle la propagande et l'endoctrinement seraient incompatibles avec le fait de vivre dans une société démocratique.


La dernière phrase de la vidéo me semble particulièrement importante :

Pour ce faire, on a recours à la propagande, à la fabrication du consentement, la création d'illusions nécessaires. Diverses façons de marginaliser les gens et de les réduire à l'apathie.

La propagande n'a pas nécessairement pour but d'entraîner une adhésion inconditionnelle à une doctrine particulière. L'objectif n'est pas forcément de convaincre ou de rallier. Le but du jeu est avant tout d'avoir le champ libre. Il faut décrédibiliser les emmerdeurs. Marginaliser et décourager ceux qui (se) posent les mauvaises questions, pour les réduire à l'apathie.

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