dimanche 19 août 2007

Christine Boutin et le 11 septembre : comment les médias étouffent le débat



Nous sommes à quelques semaines du 6ème anniversaire de cette tragédie qu'ont été les attentats du 11 septembre 2001. J'ai posté plusieurs billets sur le sujet. On a vu que si Ben Laden est bel et bien recherché, ce n'est pas en relation avec les attentats du 11 septembre, pour lesquels il n'est pas inculpé. On a vu également que sur ce point, la position de France 3 était pour le moins ambiguë. On a également vu que le WTC-7 (Salomon Brothers Building) s'était effondré dans des conditions très suspectes.


On verra encore plein d'autres choses sur ce sujet. En vrac : l'effondrement des twin-towers et les nombreux témoignages faisant état d'explosions secondaires, l'absence de réaction du système de défense aérien américain, les enquêtes antérieures bloquées, les diverses omissions de la commission d'enquête, le "crash" sur le pentagone, la création de collectifs de chercheurs universitaires d'étude sur le 11 septembre puis leur interdiction, la thermite, les propos de Larry Silverstein, les délits d'initiés qui ont précédé les attentats, le manque de bol de John O'neil, etc...
Bref, un paquet de trucs intéressants en perspective.


L'an dernier à la même époque, pour le 5ème anniversaire, nous avons été submergés par une vague de "docu-fictions" à la télévision. Pas vraiment documentaires, pas totalement fictifs, il s'agit en quelque sorte de films qui mettent en exergue la douleur des familles, et les comportements héroïques des pompiers. Douleur et héroïsme qui sont sans aucun doute bien réels. Mais le problème, c'est qu'il n'y a que ça.
Ces "docu-fiction" sont des hommages, qui malheureusement ne nous apprennent rien. Ils ne posent aucune question réellement pertinente. Et c'est particulièrement regrettable, lorsqu'on sait qu'au même moment sur Internet on peut trouver plus d'une quinzaine de très bons documentaires sur le sujet.



Le 11 septembre est un sujet qui l'illustre parfaitement : sur certaines questions, les médias ne tentent pas d'enquêter, d'expliquer ou de révéler. Au contraire, leur rôle est de maintenir la chape de plomb. Pour couper court aux discussions, ils n'hésitent pas à pourrir et à miner le débat, parfois de manière assez caricaturale. Les propos de Christine Boutin à propos du 11 septembre, et la manière dont ils ont été traités dans les médias, en sont un bon exemple.


En novembre 2006, Atmoh du collectif Reopen911 et Karl Zéro réalisent une interview de Christine Boutin. Interview au cours de laquelle elle déclare qu'elle estime possible que Bush soit à l'origine des attentats du 11 septembre, en précisant que même si elle n'adhère pas à cette idée, elle s'interroge.

Cette vidéo est ressortie il y a quelques semaines, et dans la bouche d'une personne qui est devenue ministre de la République entre-temps, ça la fout mal. Du moins, c'est une déclaration qui avait le potentiel de faire un max de bruit et d'ouvrir enfin le débat. Il n'en sera rien. Le travail de sape médiatique s'est révélé une fois de plus très efficace.

Je vous propose un article du journal Libération du 7 juillet 2007 :



Extraits :

La très catholique parlementaire emboîte le pas des thèses conspirationnistes développées aux Etats-Unis par les milieux ultra-conservateurs de la droite religieuse, prompts à dénoncer l'omnipotence d'un Etat fédéral accusé d'attenter aux libertés individuelles.
[...]
Militants d'extrême gauche et d'extrême droite se retrouvent au coude à coude avec les islamistes pour dénoncer le complot orchestré par l'administration Bush. D'un même choeur, ils dénoncent l'impérialisme américain et la politique de l'Etat d'Israël. A ce demander ce que Christine Boutin vient faire au milieu de ce petit monde.



Puisque je soutiens le collectif Reopen911 dans sa demande d'ouverture d'une enquête indépendante, je suis moi aussi assimilé à ce que le journal Libération appelle "ce petit monde". Le "petit monde" composé des "conspirationistes ultra-conservateurs de la droite religieuse", mais également des "militants d'extrême gauche" et "d'extrême droite" mélangés aux "islamistes". Il ne manque que Pol Pot, Staline et Hitler pour complêter le tableau, et ça fera ma foi une bien belle photo de famille.


C'est exactement le phénomène que décrivait Noam Chomsky dans un billet précédent :

If people try to enter the system who don't have that point of view, they're likely to be excluded somewhere along the way. [...] So they all work to exclude, marginalize or eliminate dissidenting voices.



En créant un amalgame avec toute la raclure de la terre, Libération interdit de fait tout débat serein. Ils kidnappent le débat pour mieux l'étouffer.


Sur ce sujet, la quasi-totalité des autres journaux ne valent guère mieux. Si j'en veux à Libération en particulier, c'est à cause du positionnement que ce journal prétend incarner dans le paysage médiatique français ("le journal de toute la gauche"). Aujourd'hui, j'ai presque autant de mépris pour ce journal que les journalistes de Libération n'en ont pour leurs lecteurs. En attendant leurs excuses publiques (oui oui, j'attends toujours...), je m'interroge sur l'utilité d'acheter, donc de financer, et donc de soutenir un journal aussi merdique.
Je pense que la manière dont on utilise son argent a de l'importance. Ca ne fait pas tout, mais choisir d'acheter ou choisir de sanctionner en boycottant, c'est déjà agir. En tous cas, il est hors de question que je donne le moindre centime à un journal qui véhicule des amalgames aussi grossiers.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Franchement (et je détaillerais plus tard si j'ai le temps) je pense que tu commets plusieurs erreurs d'analyse, bien que la quasi-totalité de ton article soit intéressante.
Premièrement, tu traites un journal de "merdique", ce qui est essentiellement une insulte, et pas un avis. L'article est de surcroît signé, donc même si Libé est responsable de ses articles, laissons leur le bénéfice du doute sur la liberté d'appréciation et d'écriture laissée à leurs journalistes. Si cette prise de position avait été censurée, cela aurait été encore plus grave. Et jusqu'à preuve du contraire, rien ne laisse penser que c'est la direction de Libé qui a rajouté cette phrase terminale. Loin de moi l’idée de défendre à corps et à cris Libération, qui présente un certain nombre de défauts assez désagréables (dont cette attitude assez réelle de détenir la vérité absolue), mais je ne pense pas qu’ils méritent une telle vindicte. J’ai personnellement acheté trois ou quatre fois cet été Libération, et probablement 7 ou 8 fois depuis le début de l’année, et je n’ai pas plus honte que quand je vais faire mes courses à Monoprix ou que je bois du Coca-Cola, que quand j'utilise Youtube (propriété du critiquable Google) ou encore que quand je lis le Figaro (car tu sais comme moi que le nombre de lecteurs importe quasiment autant à ces journaux que le nombre d’exemplaire réellement vendus).
Deuxièmement, tu fais un amalgame entre deux positions qui vont à l’encontre de la version « officielle » du 11 septembre, mais qui restent différentes : le fait qu’il existe un certain nombre de flous (volontaires) dans l’enquête, ET le fait que le 11 septembre soit initié par l’administration Bush. Les deux propositions ne sont pas équivalentes, et le fait que la deuxième soit majoritairement défendue par des personnes que l’on peut qualifier « d’extrêmes » me semble un fait. Ce qu’il faudrait peut-être remettre en cause, c’est la définition de l’extrémisme, à la limite.
Troisièmement, et corrélativement, tu feins de prendre pour toi, qui est un être particulier (et probablement « hors du commun », mais ça n’a pas d’importance ici), une généralisation qui, comme toute généralisation, exclut la prise en compte des cas particuliers. Après, que la presse quotidienne ait pour défaut de ne pas faire suffisamment de cas par cas, je le pense, et, personnellement, j’essaie de corriger cet effet en ne lisant que pour partie celle-ci, et en ne prenant qu’avec des pincettes les analyses qu’elle propose.. Mais, c’est comme si tu disais : « voilà, je ne bois que du Coca et j’ai l’estomac bousillé, c’est bien que c’est de la merde…. »…
Bref, je respecte complètement ton avis sur le fond du problème, mais je pense que tu vas trop loin sur le positionnement « réactif ».
Amitiés,

Anonyme a dit…

Tu as raison, ma critique de Libération est radicale (Plan-B style), et ma généralisation à l'ensemble du journal basée sur un seul article est excessive.
Ce qui me gène profondément, c'est cette idée selon laquelle on aurait le Figaro d'un coté, Libération de l'autre et disons Le Monde qui jouerait grossomodo un rôle d'arbitre. Et avec ces trois là (et quelques autres), on aurait accès à une variété de points de vue qui permettrait de s'en tirer à peu près. C'est peut être vrai sur un large panel de sujets (j'en sais rien). Mais ce qui est clair, c'est que sur un sujet comme le 11 septembre, on est très loin du compte.

Si je n'attends pas grand chose d'un journal comme le Figaro (j'ai dormi sur le Figaro-Etudiant en amphi pendant des années), je suis en revanche beaucoup plus exigent, et donc beaucoup plus critique, vis à vis d'un journal comme Libération étant donné la ligne éditoriale qu'ils se sont fixés. Est ce que j'en demande trop ? Je ne crois pas. Je pense qu'on mérite franchement mieux que ça.

Sur la question de la censure, c'est clair, comme le rappellent les mecs d'Acrimed, "A Libération, les ciseaux coupent aussi" : http://www.acrimed.org/article2651.html
J'aime bien la conclusion de l'article.

Pierre Marcelle qui se fait censurer sur un sujet aussi trivial que les condoléances à la famille de l'actionnaire du journal. Comment est ce que le comité de relecture a pu laisser passer une énormité comme celle de cet article : "thèses conspirationnistes développées aux Etats-Unis par les milieux ultra-conservateurs de la droite religieuse", alors qu'on sait très bien que les milieux ultra-conservateurs de la droite religieuse sont les plus fervents supporters de Bush, au sens propre comme au figuré : cf extrait du documentaire "Jesus Camp", dans lequel des gamins fanatisés sont incités à prier pour l'effigie en carton du président, en le remerciant pour le formidable travail qu'il accomplit : http://www.youtube.com/watch?v=5CgvgjfwyPs&NR (je balance l'extrait comme ça, je ferai un billet ou deux pour mieux introduire ce documentaire qui mérite d'être vu, et pour dire un mot sur les remous et les débats qu'il a sucité outre-atlantique). Ou alors c'est qu'on ne parle pas des mêmes "milieux ultra-conservateurs de la droite religieuse".

Si je n'arrive plus à leur accorder le bénéfice du doute, c'est que tous les articles, toutes les dépèches ou toutes les chroniques sont systématiquement biaisées de cette manière. Et pas seulement dans Libération. Dans le meilleur des cas, les gens qui réclament l'ouverture d'une enquête indépendante sont assimilés à des crétins qui gobent n'importe quoi, qui n'ont jamais réussi à se remettre de la fin de la série X-Files, et qui cherchent désespérement des complots partout. Dans le pire des cas, ils sont présentés comme de dangereux extrémistes politiques et/ou religieux, voire anti-américains vicéraux, ou encore anti-sémites. C'est les ingrédients de base. Avec ça, tu concoctes ta recette comme tu veux. On combine et on mélange, allons y gaiement, tout est permis. Dans cet article de Libération, c'est le coté "extrémiste" qui ressort. La dernière fois que j'ai vu Nicole Bacharan sur France 3, elle a rappelé avec brio de quelle manière l'anti-américanisme était bien ancré dans la société francaise, et dont les racines remontent au XVIIIeme (ie : critiquer la politique de Bush de manière un peu trop virulente, c'est nécessairement faire de l'anti-américanisme). Pour Alain-Gérard Slama sur France-Culture, ce serait plutot les hordes d'abrutis crédules qui se feraient manipuler par les cerveaux de l'antisémitisme qui tirent les ficelles dans l'ombre. Si tu arrives à me trouver des articles qui rejettent ce parti-pris, ça m'intéresse.

Car il s'agit réellement d'un parti-pris. Les journalistes ne sont pas cons, et c'est leur boulot : ils savent très bien que parmi les gens qui se sont intéressés à cette question, mon positionnement n'est pas minoritaire. Ce n'est pas "les extrémistes et les crétins qui constituent le cas général, et pour le reste on voit au cas par cas". Cette vision est fausse. Il suffit de lire des débats, des forums, ou d'aller rencontrer des gens pour s'en assurer. J'ai eu l'occasion de rencontrer des membres de Reopen911.info à quelques reprises. Les gens avec lesquels j'ai discuté sont très ouverts et très intéressants. Je déplore le fait de ne pas avoir le temps de m'impliquer davantage avec eux. Ca viendra sans doute naturellement dans quelques mois.

Sur Agoravox (qui a vu publier plein d'articles sur le sujet, et qui a hébergé des tonnes de discussions contradictoires sur cette question), sur près de 3000 personnes qui ont participé au sondage, 87% estiment que l'enquête officielle présente de graves lacunes et qu'il est nécessaire de rouvrir le dossier : http://www.agoravox.fr/sondages.php?dispid=7&vo=7#sondage
Il y a potentiellement tant d'extremistes que ça sur Agoravox ? 87% !!

Et que dire de l'enquête de l'institut sondage Zogby International aux Etats-Unis, qui révèle que 42% des sondés (américains) estiment que sur cette question, leur gouvernement dissimule la vérité ; et 45% estiment qu'il est nécessaire de rouvrir l'enquête : http://www.voltairenet.org/article139474.html

Le parti-pris de la quasi-totalité des journalistes sur ce sujet était peut être encore excusable il y a 4 ou 5 ans, du fait du manque de recul et du manque d'éléments sérieux sur lesquels discuter. Mais l'autisme (réel ou simulé, choisi ou subi) dans lequel ils s'enferment aujourd'hui les décrédibilise totalement. Sur cette question c'est très net : l'évolution de l'opinion publique ne se fait pas grace aux médias traditionnels, au contraire elle se fait malgré eux.


Dans l'absolu, tu as raison lorsque tu dis que le fait qu'il y ait des zones d'ombre n'implique pas que Bush & co. soient les auteurs de ces attentats. Mais ce qu'il faut tout de même noter, c'est que sur ce sujet, les nombreuses zones d'ombres discréditent considérablement la version officielle. Une théorie officielle qui est contredite par les faits, et qui ne parvient pas fournir un compte rendu fidèle de la réalité. Sur ce point là, je suis d'accord avec le Dr Robert Bowman (alliance hautement improbable : moi qui suis en général allergique au kaki, je suis d'accord avec cet ancien lieutenant colonel de l'aviation américaine, ancien Directeur du programme de recherche spatiale de l'US Air-Force sous Ford et Carter) : http://www.youtube.com/watch?v=wlGm9ZorT4Q
Il ne donne pas beaucoup de détails, donc son discours reste assez abstrait. Mais lorsqu'on se donne la peine d'entrer dans les détails, on se rend compte qu'il a raison.

Anonyme a dit…

J'ai bien fait de mettre un commentaire, ta réponse apporte quand même plus de consistance...

Précision : J'estime moi aussi "que l'enquête officielle présente de graves lacunes et qu'il est nécessaire de rouvrir le dossier". Mais je suis persuadé que, malgré tout, les détournements d'avions sont le faits d'activistes islamistes qui s'inscrivent dans une lignée malheureusement bien établie de terrorisme.

Le véritable parti-pris du journaliste de Libé sur l'article à propos de Mme Boutin, c'est qu'il a voulu "casser" celle-ci en enfoncant des portes ouvertes, et qu'il a emporté le chambranle avec...

Par contre, attention à l'argument : si ils cachent des choses, ils sont forcément coupables. Pour moi, c'est du même niveau que Pasqua ou Sarkozy expliquant que les honnetes gens n'ontpas peur de la police !

Anonyme a dit…

S'ils cachent des choses... ils sont forcément coupables... de cacher des choses !

Et à ce niveau là, ça s'appelle faire obstruction à la justice ! Il ne s'agit pas de simplement protéger sa vie privée, et je trouve cette comparaison plutôt scabreuse...

Quant à la suspicion portant sur des islamistes, elle contient probablement du vrai. Pourtant Ben Laden, comme le souligne Fares dans ce blog, n'est pas recherché pour une culpabilité connue dans ces attentats, et à ma connaissance, ne les a tout simplement jamais revendiqués.

Et même si des islamistes sont coupables de ces attentats, certains éléments semblent indiquer que ce ne sont que des marionnettes, et alors il faut remonter les fils... Rien n'indique que certains de ces fils ne permettront pas de remonter vers des directions surprenantes...

Anonyme a dit…

Oui, des marionnettes qui s'envoient sur des immeubles... On leur a promis quoi ? Portes ouvertes chez McDonalds a vie ?
Soyons sérieux, on voit bien en Irak qu'il s'est développé une réthorique de l'attentat suicide, avec ou sans quelqu'un pour tirer les fils.

Je pense que le terme "scabreuse" est exagéré. Je dis simplement, et je le maintiens, que quelqu'un qui cache quelque chose n'a pas forcément à ce reprocher un crime ou un délit. Ai-je parlé de "vie privée" ? Non je ne l'ai pas fait.
Il existe un tas de personnes qui défendent la raison d'état. J'ai écrit sur mon blog un billet à ce sujet (http://eldesdichado.typepad.com/le_blog_citoyen_de_luc/2007/06/affaire_borrel_.html).
Que ce ne soit pas légitime, certes, mais condamnons ce qui est condamnable, c'est à dire l'entrave à la justice et à la liberté d'information du citoyen, et ne supputons pas sur ce qu'ils ont voulu cacher.

Anonyme a dit…

Je n'ai rien supputé du tout, d'ailleurs c'est plutôt toi qui le fait avec l'histoire de Macdo... En fait je dis exactement la même chose que toi, sauf que je réfute l'idée que cela soit à mettre sur le même plan que les faits dont tu n'hésites pas à faire le rapprochement.

Dans un cas il s'agit en effet d'obstruction à la justice. Dans l'autre il s'agit d'injonctions à ne pas faire obstruction à une politique sécuritaire visant à réduire les libertés et la protection de la vie privée. Ce sont deux problèmes graves, mais distincts. Dans le premier cas, on demande à quelqu'un qui a fait obstruction à l'enquête de rendre des comptes, ce qui est légitime car c'est une faute en soi, tandis que dans l'autre il y a quelque part un a priori pesant sur chaque citoyen, qui sert de biais pour justifier l'injustifiable, à commencer par lever implicitement le principe de présomption d'innocence en le transformant de manière pernicieuse en principe de culpabilité potentielle, y compris chez ceux à qui on ne peut encore rien reprocher.

Je ne trouve donc pas que le terme que j'ai employé était exagéré. Je conçois en revanche qu'il puisse te déplaire...

Pour revenir sur le fond, je te dirai (à l'instar de l'histoire du bus greyhound) que je ne sais pas ce qu'on leur a promis, ni qui leur a promis quoique ce soit. Peu importe du moment que ça a été convaincant. Et visiblement ça le fut...

Ils ont été manipulés, et avec mon histoire de fils, je ne prétendais en rien annoncer que ces fils permettraient de remonter vers des ricains ou qui que ce soit d'autres. En revanche il y a fort à parier que ça ne remontera jamais jusqu'à Ben Laden...

Mais c'est toujours assez amusant de voir que dès que l'on remet en cause une partie non négligeable de la thèse officielle, on nous jette à la figure la tarte à la crème de la théorie du complot interne. Théorie que je n'exclus pas, du reste (bien au contraire), mais je ne la mettais pas spécialement en avant dans mon message.

Excuse-moi El Desdichado, je n'ai rien contre toi, et j'irai d'ailleurs lire ton billet avec intérêt, mais je trouve que tu tombes exactement dans les travers que tu dénonces dans plusieurs de tes commentaires ici, comme d'aller trop loin dans l'interprétation ou dans les propos. Ce que tu appelles exagérer. Exiger la rigueur envers les autres est bien, c'est dans ce cas encore mieux de l'appliquer à soi.

J'ai vu plusieurs fois dans tes commentaires que tu privilégies une thèse assez éloignée de la thèse conspirationniste la plus extrème. Cela conduit tout autant à des filtres d'attention (qu'entre autres dénonce Chomsky, si j'ai bien compris, mais ce n'est pas le seul) qu'à privilégier celle du complot.

Cela conduit à écarter des éléments qui ne confortent pas notre thèse privilégiée. En ce qui me concerne, je m'efforce de ne rien privilégier, quitte à être "déçu" par le résultat final. A la rigueur, la seule chose que je privilégie, c'est la rationnalité au service d'une enquête "citoyenne" (puisque les médias ne semblent pas réellement vouloir y prendre part à ce jour), la plus impartiale possible. Ce que le rapport de la commission n'est pas.

Et quand je l'ai encore entendu citer hier soir sur France 5, dans "C dans l'air", comme référence en matière de compréhension des mécanismes de renseignement, je trouve cela extrèmement dangereux et outrageant !

Si un rapport aussi mensonger et incomplet, aux dires mêmes de ceux qui l'ont constitué, est cité et peut-être même utilisé comme référence du genre, où va-t-on ?!! Cela fausse la réalité jusque dans les domaines qui touchent à l'étude des renseignements... Il est temps de crier haut et fort et de faire savoir que ce rapport n'est qu'une blague, et qu'une nouvelle enquête, indépendante cette fois-ci, voit le jour !

Anonyme a dit…

Je prends note de tes arguments.
Tu dis que j'ai fais un parallèle, je l'ai fait, et je l'assume. Car je pense que le monde n'est pas blanc ou noir. Et que, donc, tout le monde à quelque chose à cacher. Que ce soit personne physique ou personne morale.
Je n'ai moi-même aucune théorie sur le sujet. Et j'ai déjà dit que je trouvais l'enquête officielle de piètre qualité.
Par contre, je suis effectivement allé un peu trop loin dans le contre-exemple, c'est effectivement mon côté "exagération" qui m'échappe parfois.

Donc, je maintiens que la démarche relève du même mécanisme de suspicion que les "sécuritarises" qui voient derrière tout comportement quelque chose de suspect.

J'ai perçu dans tes 'fils', des fils qui ne seraient de fait pas tirés par les islamistes, et c'est cela que je voulais souligner par mon commentaire. Si j'ai mal compris, désolé d'avoir utilisé l'image du McDo (c'était pour faire une opposition Big Mac / 70 vierges et montrer qu'il n'y avait pas lieu d'hésiter...)

Merci pour ta réponse complète et argumentée sur le reste ! J'ai quand même l'impression que les différences d'avis sur ce blog diffèrent plus par les hypothèses sur ce que cache - volontairement ou non - la commission d'enquête que par la qualité de cette dernière que tout le monde s'accorde à trouver bien pauvre et bien en décalage avec l'image de puissance technologique véhiculée par les USA jusque dans la moindre série télévisée !

Anonyme a dit…

Formulé comme ça, je te rejoins en grande partie.

Sur le dernier point, c'est à dire les hypothèses, c'est vrai aussi. Cela s'explique par les lacunes tellement énormes du rapport d'enquête qui laissent libre cours à l'imagination.

Tout le monde a à gagner à faire une milleure enquête.

Sauf ceux qui savent qu'ils seront incriminés...

De là à estimer que l'administration Bush agit de la façon dont elle agit pour cette raison, il n'y a qu'un pas que certains n'hésiteront jamais à franchir tant cela semble logique...

J'ai tendance à penser ainsi, tout en me disant que ça n'est sûrement pas si simple.

Je pense comme toi que rien n'est tout noir ni tout blanc. Or sans aller jusqu'aux thèses les plus extrèmes, un tel comportement tend au minimum à confirmer que l'administration Bush est mouillée de près ou de loin dans les évènements et donc n'est pas toute blanche.

Le problème étant de savoir à quel point...