mercredi 10 septembre 2008

Mais au fait, qu'est ce qu'on fout en Afghanistan ?



Au printemps 2007, pendant la campagne électorale qui a précédé l'élection présidentielle, le candidat Nicolas Sarkozy promettait retrait des troupes françaises d'Afghanistan (voir la vidéo). Sans surprise, il s'agissait d'un mensonge, un de plus.

Des renforts de troupes ont été envoyés depuis, et d'autres les rejoindront bientôt. La France est en guerre. Oui, la France est en guerre contre "le monde musulman". C'est ce qu'a affirmé le Premier Ministre François Fillon lundi 03 septembre au micro d'Europe1 (voir la vidéo, info reprise sur mondialisation.ca ) :


Intervenant sur Europe 1, Fillon a déclaré : « le conflit va durer, parce que les causes de ce conflit sont très profondes (…) C’est l’opposition entre le monde musulman et une grande partie du reste de la planète, c’est le conflit israélo-palestinien, c’est les déséquilibres économiques et sociaux qui règnent dans le monde ».

De l’aveu même du chef du gouvernement, l’armée française est donc en croisade contre le monde musulman auxquels appartiennent aussi, faut-il le rappeler, plusieurs millions de citoyens français. Et pour que cette provocation soit complète, Fillon a choisi le premier jour du mois de ramadan pour se lâcher.






C'est dans ce contexte que, samedi 06 septembre, a eu lieu la première manifestation anti-guerre à Paris pour réclamer le retrait des troupes françaises d'Afghanistan. Une manifestation à l'initiative des organisations : CAPJPO-EuroPalestine, Americains Contre la Guerre, Droits Devant !, Réseau Solidaire Citoyens, GUPS, Théâtre du Tiroir, Association Solidarité Mayenne Algérie, Enfants de Palestine, Comité Poitevin France Palestine, "5 minutes pour rêver", ASTR (Association de Solidarité Tourcoing Rafah), Niort pour la Palestine, Odile Tobner (auteur du livre « Le racisme français »), Jean Baumgarten (auteur de « Pâle Palestine »), CANT (Comité Anthony pour une Paix Juste et Durable au Proche-Orient), SOS Sexisme, ISM (International Solidarity Movement), MIR (Mouvement des Indigènes de la République), Collectif Bellaciao (lire le texte de l'appel).


Certaines pancartes posaient la question : "Que vont faire les troupes françaises en Afghanistan ?" (voir photo). Voilà une bonne question, qui mérite qu'on essaie d'y répondre.


La réponse qu'on entend le plus souvent de la part des hommes politiques est la suivante : "il faut envoyer nos militaires là-bas pour éviter qu'on ait des attentats ici".
Cette explication est tellement débile que je doute que quiconque puisse y croire sincèrement. Il semble au contraire évident que les militaires de l'OTAN sont considérés comme une armée d'occupation, et que par conséquent leur présence là-bas accroît considérablement le risque de représailles. D'ailleurs, si la notion de "démocratie" avait un sens pour ceux qui prétendent l'inculquer à coups de bombes dans la gueule, ils proposeraient un référendum aux Afghans afin que ces derniers puissent décider si oui ou non ils souhaitent une présence militaire étrangère sur leur sol.


Par ailleurs, pour couper court aux contre-vérités qu'on entend habituellement lorsqu'on aborde la question de l'Afghanistan, j'insiste sur le fait qu'il n'y a pas plus de preuves de l'implication des Talibans Afghans dans les attentats du 11 septembre qu'il n'y a de preuves de la présence d'armes de destructions massives en Irak (voir billet précédent). Je rappelle également que le 11 janvier dernier, Mr Yukihisa Fujita, député du Parti Démocrate du Japon, a remis en question la version officielle de l'administration Bush au sujet des attentats du 11 septembre lors d'une séance de questions d'une demi-heure au gouvernement Japonais (voir le billet précédent), pointant du doigt de nombreuses lacunes de la théorie officielle du complot islamiste. Il a ainsi demandé que toute participation militaire japonaise aux cotés des États-Unis en Afghanistan soit subordonnée à l'ouverture d'une enquête internationale. Cette prise de position semble tellement évidente, que dans tout pays démocratique digne de ce nom, n'importe quel député ayant un tout petit peu d'honneur devrait en faire autant.
Et enfin, rappelons également que même les membres de la Commission d'enquête mandatée par la Maison Blanche ne tentent même plus de défendre leur propre rapport d'enquête, tant les incohérences et les lacunes sont nombreuses (voir billet précédent) : 2 ans après avoir rendu leur rapport, les membres de la Commission d'enquête estiment qu'ils ont été trompés (article CBS). Le vice-président de la Commission d'enquête affirme même que l'enquête a été mise en place pour échouer ("set up to fail") (voir article CBC).
Pour plus d'informations au sujet des attentats du 11 septembre, on pourra consulter les quelques billets publiés sur ce blog, et le beaucoup plus complet Reopen911.info.



Si l'argument de la "guerre contre le terrorisme" n'est qu'un prétexte, un leurre, quelles sont donc les vraies raisons qui motivent l'envoi de troupes françaises en Afghanistan ? Je n'ai pas de réponse définitive à cette question. Mais en y réfléchissant un peu, j'entrevois quatre raisons. Deux sont à caractère général, et les deux autres sont plus spécifiques à l'Afghanistan.


1) Une opportunité de détourner de l'argent public

Je suis attendri par l'apparente naïveté de ceux qui, aux États-Unis ou ailleurs, parlent des budgets militaires alloués à la guerre en Irak en termes de "gaspillage".

Voici un graphique des 10 plus gros budgets militaires du monde en 2007 (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :



C'est intéressant de mettre ce graphique en parallèle avec le discours d'adieu du Président Eiseihower en 1961, comme l'a fait l'auteur de ce billet de blog Le lobby militaire US a pris le pouvoir !.


Des budgets militaires colossaux, auxquels il faut rajouter des enveloppes conséquentes pour financer les opérations militaires en Irak et en Afghanistan, comme l'indique cet article Reuters :


War funding, which averaged about $93 billion a year from 2003 through 2005, rose to $120 billion in 2006 and $171 billion in 2007 and President George W. Bush has asked for $193 billion in 2008, the nonpartisan office wrote.

[...]

Since the September 11, 2001, attacks on the United States, Congress has written checks for $691 billion to pay for wars in Iraq and Afghanistan and such related activities as Iraq reconstruction, the CBO said.



Aux États-Unis, les guerres en Irak et en Afghanistan ont "coûté" 691 milliards de $ jusqu'à présent. Coûté à qui ? Au bénéfice de qui ?

L'une des fonctions de l'Etat est de collecter de l'argent public, et de le redistribuer. L'Etat, quel que soit sa couleur politique, effectue des transferts de richesse au sein de la société. Faire la guerre est l'un des moyens de transférer de l'argent public d'une catégorie de population vers une autre. A ce titre, aux États-Unis la situation est tout à fait caricaturale : un budget militaire équivalent à celui de l'ensemble des autres pays du monde réunis, et pourtant plus de 42 millions d’Américains ne disposent pas d’assurance maladie, soit 15 % de la population (cf document de la Direction de la recherche des études de l'évaluation et des statistiques).



Il ne s'agit donc pas du tout de "gaspillage" : cet argent n'est pas perdu pour tout le monde. Il s'agit simplement d'un choix politique. Un choix qui consiste à détourner l'argent public qui pourrait être affecté à l'amélioration des conditions de vies, au profit de l'industrie de l'armement. Le choix de la stratégie de la guerre permanente, "une guerre qui pourrait durer plusieurs décennies" selon Dick Cheney (article BBC).



2) Une vitrine pour faire la promotion des technologies des marchands d'armes


Lorsqu'un marchand d'armes comme Serge Dassault exprime ses voeux à l'occasion de la nouvelle année, il déclare sans rire : "Quand les hommes arrêteront-ils de s’entre-tuer au lieu de vivre ensemble dans un monde de tolérance, de considération, de paix, alors que d’autres menaces bien plus graves nous guettent tous ?".
L'hypocrisie de ce bonhomme n'a décidément pas de limite.

Un conflit militaire, c'est une formidable vitrine offerte aux marchands d'armes. C'est le point de vue développé dans ce très bon article publié sur Agoravox. Au passage, l'auteur y relate un fait divers presque banal, une "bavure" tristement classique ayant entraîné la mort de 7 gamins qui se sont pris un missile à plusieurs millions de dollars sur la figure, alors qu'ils étaient à l'école. Comme le dit l'auteur de l'article : "Viser une école, en sachant que c’en est une, est un acte hautement militaire. Répercussions, dans le monde, du scandale et du massacre : rien."


Participer à une guerre donc, c'est offrir une opportunité marketing formidable pour les vendeurs d'armes, ces derniers bénéficiant ainsi d'un théâtre d'opérations grandeur nature qui leur permet de faire la promotion de l'extraordinaire efficacité de leurs engins de mort, ces petites merveilles technologiques vendues à prix d'or.




Voilà pour les généralités. Mais l'afghanistan, c'est aussi le pipeline et la drogue.



3) Diminuer l'influence de la Russie, et contrôler l'approvisionnement de la Chine en hydrocarbures

L'Afghanistan, c'est évidemment le Pipeline Trans-Afghan, qui relie les gisements de gaz naturel du Turkmenistan (en mer Caspienne) à l'océan Indien, en passant à travers l'Afghanistan et le Pakistan.

Le billet précédent publié sur ce blog qui montre une présentation de Michael Ruppert (citant le livre de Zbigniew Brzezinski), apporte un complément d'informations intéressant sur ce point.




4) Assurer la pérennité de l'approvisionnement du trafic mondial en opiacés (morphine et héroïne)

Peut-être est-ce là le point le plus scandaleux des quatre. Le plus méconnu aussi. Lorsqu'on parle d'Afghanistan, en général on ne parle pas de drogue. C'est une erreur. S'il est à peu près clair que parler d'Irak ou d'Iran sans parler d'hydrocarbures est une stupidité, il devrait être tout aussi clair que parler d'Afghanistan sans parler de drogue est un non-sens.

Le régime des Talibans Afghans a été critiqué à juste titre pour de multiples raisons. L'une d'entre elles, et non des moindres, est que ce régime a longtemps été un régime de narco-trafiquants (cf article de juin 2000). Pendant de nombreuses années, l'Afghanistan et la Birmanie ont ainsi été les principaux producteurs d'opium, dont sont dérivées la morphine et l'héroïne.


L'organisme international qui fait référence en terme de chiffres sur les questions de drogue est l'UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), rattaché à l'ONU.
Leur rapport de 2007 (qui inclut de nombreuses données sur la culture de l'opium en Afghanistan) est disponible en ligne.


Les trois graphiques suivants sont issus de ce document (cliquez sur les images pour les agrandir) :








Lors de leur dernière année au pouvoir, les Talibans Afghans ont décidé d'enrayer le trafic de drogue. Cette opération a été un succès considérable, salué par l'ONU (article NY Times).
On passe ainsi de 82'000 hectares et 3'276 tonnes d'opium en l'an 2000, à 8'000 hectares et 185 tonnes l'année suivante. Soit une diminution de 90% de la superficie, et 94% de la production d'une année sur l'autre.
Ce succès montre qu'une réelle volonté politique de s'attaquer au problème permet d'obtenir des résultats très significatifs dans ce domaine.

Quelques mois plus tard, les Etats-Unis renversent le régime des Talibans Afghans et placent leur homme de main, Hamid Karzai, un consultant du groupe pétrolier Unocal (cf article CNN : "Karzai, a former lobbyist for the U.S. oil and gas company Unocal"), qui facilitera la construction du pipeline.
Et immédiatement, la production d'opium reprend son niveau historique. Dès 2002, la production reprend sur les mêmes bases qu'en 2000 (74'000 hectares et 3400 tonnes en 2002). Et la tendance est à l'emballement : la production, qui avait déjà battu les records en 2006, a fait un bond de +34% entre 2006 et 2007 (voir tableau page 9 du rapport de l'UNODC). Aujourd'hui, la superficie (193'000 ha) et la production (8'200 tonnes) sont plus de deux fois plus importantes que ce qu'elles étaient en l'an 2000.


Michel Chossudovsky est Professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. En mai 2007, il a publié un article extrêmement intéressant dans lequel il accuse les forces de l'OTAN d'appuyer le trafic de drogue :


Les forces d’occupation en Afghanistan appuient le trafic de drogue, qui rapporte entre 120 et 194 milliards de dollars de revenus au crime organisé, aux agences de renseignement et aux institutions financières occidentales.

Les recettes de cette contrebande lucrative qui se montent à des milliards de dollars sont déposés dans des banques occidentales. La quasi-totalité de revenus reviennent aux grandes entreprises et aux syndicats criminels hors d’Afghanistan.

Lire l'article complet.



Aujourd'hui, l'Afghanistan représente à lui seul 92% de la production mondiale d'opium. La quasi-totalité de l'héroïne qui circule dans le monde provient donc des champs d'opium afghans. Les sommes en jeu sont considérables (en s'appuyant sur les chiffres de l'UNODC, Chossudovsky estime le montant global du trafic d'héroïne entre 120 et 194 milliards de dollars par an, dont 2.7 milliards vont aux producteurs locaux).
Ces sommes colossales sont blanchies, et d'une manière ou d'une autre sont réinjectées dans l'économie. Et c'est bien là le problème. Voilà qui soulève pas mal de questions.

Dans quelle mesure notre système économique précaire est-il dépendant de l'argent de la drogue ?

Dans quelle mesure les soldats français qui sont envoyés en Afghanistan (dont je ne doute pas que bon nombre d'entre eux sont convaincus d'agir pour la bonne cause) ont-ils in fine (et à leur insu) pour mission d'assurer la pérennité de l'approvisionnement mondial en héroïne ?

Le degré de cynisme et d'hypocrisie de ceux qui décident de les envoyer là-bas va-t-il jusque là ?


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tiens, c'est marrant, j'ai écris mon post sur l'Afghanistan hier soir à la même heure....
Effectivement, voilà encore une "bonne" guerre queles cons comme nous doivent être incapables de comprendre.
Ceci dit, j'ai lu ton lien, et j'étais un peu frustré... Force est de constater qu'il dénonce, mais...sans trop citer de nom ("qui sert en dernière analyse des intérêts privés puissants"... oui, mais lesquels ?).
Ça me fait penser à la parodie de Pagny : il y en a un c'est vraiment un enfoiré, mais je préfère pas dire qui c'est...
Ps sans rapport : c'est normal que je doive taper QPD dans le champ de vérification ? c'est homophobe ou c'est un hasard ?

Anonyme a dit…

Chossudovsky a écrit un autre article intéressant, publié dans le Monde-Diplomatique en décembre 1996 (ça date un peu, mais ce n'est pas du tout obsolète) : Comment les mafias gangrènent l'économie mondiale.

Pour en savoir plus et aller plus loin, je pense qu'il serait intéressant de lire ses bouquins sur le sujet (ce que je n'ai pas encore fait, c'est sur ma liste de TODO).
Je pense aussi aux livres de Denis Robert au sujet de l'affaire Clearstream, plutôt Clearstream1 (2001-2003, les histoires de blanchiment d'argent), pas forcément Clearstream2 (à partir de 2004, le truc avec les frégates, le corbeau et compagnie) : Révélation$, et La Boîte noire. D'après les critiques que j'ai lues de ces livres, Denis Robert montre comment un groupe financier comme Clearstream peut être utilisé pour dissimuler des transactions et blanchir de l'argent sale.
Michael Ruppert (ancien inspecteur des stups de Los-Angeles, qui a gaulé plusieurs membres de la CIA la main dans le sac), a écrit un très bon bouquin : "Crossing the Rubicon". Il me semble d'ailleurs que c'est toi qui avait été mandaté par le Père Noël pour me l'offrir il y a bientôt 2 ans (merci !). Il fait le lien entre Wall Street, CIA et argent de la drogue. J'essaierai d'en extraire quelques passages que je mettrai sur ce blog.


S'il faut vraiment donner quelques noms de boîtes, on peut regarder cet article PBS :
The list of invitees read like the Fortune 500. Quietly, privately in June of 2000, an exclusive group of 20 people representing Hewlett Packard, Ford, Sony, General Motors, Whirlpool, General Electric and their trade associations gathered in Washington DC to meet with Attorney General Janet Reno and Deputy Treasury Secretary Stuart Eizenstat. The press was neither invited nor notified.

The reason for the low profile meeting, and follow up sessions through the summer, was neither anti-trust policy nor some new tax proposal. Federal law enforcement was sharpening its focus on the flow of billions in narcotics money into legitimate commerce and trade. And for the first time, corporate America was worried about becoming targets in the thirty year "War on Drugs."
"The meeting was called to try and educate companies about how they are being victimized in the drug money laundering process and to enlist their help," says Allan Doody of US Customs, who is on the US government's Black Market Peso Exchange Working Group.
[...]
In recent years, many large US businesses have been warned by US government officials to change the way they do business in Colombia and other Latin American and Caribbean nations because they had received "black peso" dollars, according to Customs and DEA officials.


Toutes les boîtes citées ci-dessus ont été reçues par le Ministre de la Justice des Etats-Unis, qui leur a dit : attention les gars, vous êtes victimes du trafic de drogue, parce que vous êtes entrain de vous faire des couilles en or avec de l'argent sale.


Ce qui est intéressant dans l'article de Chossudovsky dans le Diplo de 1996, c'est qu'il souligne l'imbrication croissante entre activités légales et activités illégales. Je crains qu'on n'en soit plus à donner les noms de quelques boites et quelques organismes financiers : l'hypocrisie des banques qui ne veulent sourtout pas savoir d'où vient le fric, la totale liberté de circulation des capitaux, et l'existance même des paradis fiscaux créent les conditions d'une situation d'impunité dans laquelle, finalement, dans cette histoire les vrais cons sont ceux qui n'en profitent pas. C'est tout ce système là qu'il faut changer.

Marcel Dubois a dit…

Heureux de te retrouver Fares ! Je pensais que t'avais abandonné le blog pour de bon.

Pour ce qui est de la déclaration de Fillon, il serait peut-être bon de lire cette traduction:
Lorsque nous laissons la réalité mythique régner, comme elle le fait presque toujours en temps de guerre, alors il ne reste qu’une solution – la force. Dans la guerre mythique, nous combattons des absolus. Nous devons vaincre les ténèbres. Il est impératif et inévitable pour la civilisation, pour le monde libre, que le bien triomphe, tout comme les militants Islamiques nous voient comme des infidèles dont l’existence corrompt la société Islamique pure qu’ils espèrent bâtir. [Voir Le Croisé de l’Apocalypse pour en lire plus sur ce sujet]

...

La puissance du mythe tient dans le fait qu’il nous permet de donner un sens au chaos et à la mort violente… En transformant l’histoire en mythe, nous transformons des évènements aléatoires en une série d’évènements dirigés par une volonté supérieure à la nôtre, une volonté déterminée et pré ordonnée. Nous sommes élevés au-dessus de la multitude. Nous marchons vers la noblesse. Et notre société est protégée.


Et le reste est tout aussi intéressant.

Anonyme a dit…

Excellent article Fares. Complet et éclairant. Merci.

Jean-Pierre Martin a dit…

Bon article ! On touche effectivement le coeur du sujet, avec les histoires de pipeline et de drogue.
Les chiffres de l'Onu sont édifiants, rien à ajouter.