mardi 27 mai 2008

The Grand Chessboard : La Géopolitique pour les Nuls



Dans un billet précédent, je mentionnais le livre The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperatives (1997) de Zbigniew Brzezinski. Je disais :


[...] un livre très instructif, qui mériterait de s'appeler La Géopolitique pour les Nuls (voir la collection "pour les Nuls"). Brzezinski y dévoile sa vision impérialiste clairement assumée.




J'insiste sur le mot "impérialisme". Ce n'est pas une notion abstraite, une sorte d'accusation un peu floue dont on ne sait pas trop ce qu'elle signifie. L'impérialisme, c'est du concret. C'est une logique, une idéologie, avec ses penseurs et ses théoriciens. C'est également une politique, avec des moyens et des objectifs précis.

Le bouquin de Brzezinski, écrit en 1997, nous aide à y voir un peu plus clair. Michael Ruppert nous fait la lecture (cette présentation date de novembre 2001) :






6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour compléter et pour avoir une photo plus récente, elle est mise à jour tous les ans, de la géopolitique, pour les nuls aussi, il y a l'eurovision.

Just my 2 cents.

Anonyme a dit…

L'Eurovision, je t'avoue que j'y connais rien. Mais c'est pas grave : internet, c'est magique. Pour savoir de quoi il en retourne, j'ai demandé à Mr Google ce qu'il en pense, et j'ai cliqué sur "Résultats dans l'Actualité pour eurovision".

Le premier lien, c'est un article ridicule apparemment publié par Courrier International. Extrait :
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[...]
Les récentes victoires des Russes en hockey, football, tennis et à l'Eurovision sont si importantes que, pour la première fois, un invité a pénétré au Kremlin en claquettes, s'étrangle-t-il. Il s'agit du joueur de hockey Ovetchkine. Et son entraîneur était carrément en jean. «Mais il aurait pu tout aussi bien se présenter en short... On pardonne tout à celui qui nous restitue ainsi le canon de l'exploit collectif soviétique, un seul exploit pour tous.»

À l'époque soviétique, «l'ouvrier d'usine attelé à vie à son outil de production ne pouvait même pas rêver de réussite personnelle, mais les exploits collectifs étaient censés le consoler: les cosmonautes partaient à la conquête de l'espace, l'équipe de hockey était invincible et la patineuse Irina Rodnina, sur la première marche des podiums, laissait couler ses larmes au son de l'hymne soviétique.»
[...]

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Je vois bien un article similaire sur la France. En gardant le même ton plein de condescendance, cette espèce de fausse bienveillance teintée de mépris, ça pourrait donner quelque chose comme :
Il y a 10 ans, le colleur d'affiches publicitaires dans le métro, attelé à vie à son balai et à son pot de colle, ne pouvait même pas rêver de réussite personnelle, mais les exploits collectifs étaient censés le consoler : la bourse était dopée aux "start-up" de la "nouvelle économie", l'équipe de football était invincible en écrasant le Brésil 3-0 en finale de la coupe du monde, déclenchant une vague d'euphorie comparable à celle qui s'était emparée du pays au moment de la libération.



Le deuxième lien montre les vidéos des prestations du groupe russe et du groupe français. Je ne sais pas ce qui est le plus pathétique : les chansons (qui sont aussi médiocre l'une que l'autre), ou le contenu de l'article...


Le troisième lien montre des photos du "vainqueur de l'Eurovision nu sur un site gay"... Ca ne s'invente pas.


Le quatrième lien semble révéler une véritable affaire d'état : "Enorme scandale en vue pour les organisateurs de l’Eurovision : les tabloids anglais hurlent depuis 3 jours contre la victoire du Russe Dima Bilan et sa chanson “Believe”."
Les gars s'interrogent tout net : "LE CONCOURS DE L’EUROVISION A T-IL ÉTÉ TRUQUÉ ?". Bon Dieu, quel scandale !!!



En tous cas l'Eurovision ça à l'air d'être le rendez-vous politique de l'année. Bien plus important que les sommets du G8, les réunions de l'OMC, ou les réunions du Conseil de l'Union européenne (au cours desquelles nos hommes politiques entérinent des décisions et des choix politiques dont les mêmes ou leurs successeurs diront inévitablement quelques années plus tard que : "on n'y peut rien, c'est de la faute de Bruxelles").


D'après ce que je vois sur ce blog, le groupe MAP était "pré-slectionné" pour l'Eurovision l'an dernier. Tu vois les mecs balancer un truc comme ça, sous-titré dans toutes les langues ? Ca aurait pu être marrant ;)

Marcel Dubois a dit…

J'ai pas encore regardé toute la vidéo (pas le temps), donc je ne sais pas si ce point a été abordé dedans. Mais Brzezinski est aussi celui qui a convaincu Carter de financer les mujahideens Afghans, AVANT l'invasion soviétique. Sa pensée était que, étant donné l'affaiblissement du régime du Shah, les Soviétiques allaient certainement tenter quelque chose en Afghanistan, et depuis l'Afghanistan, en Iran.
Il fallait donc "prendre les devants."

Anonyme a dit…

Salut littlehorn

Le point que tu mentionnes n'est pas abordé dans la vidéo, mais j'en parlais dans le billet précédent que je mentionne tout au début :
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1977-81 : Conseiller à la Sécurité Nationale sous la Présidence de Jimmy Carter. C'est durant cette période, à partir du 03 juillet 1979, que l'administration Américaine commencera à armer les "Mujahadeen" Afghans (des groupes islamistes armés) opposés au pouvoir de Kaboul pro-Soviétique. Les Russes réagissent 6 mois plus tard en envahissant l'Afghanistan le 24 Décembre 1979, et tombent dans le piège de ce qui sera leur "Vietnam" (Source : Brzezinski lui-même).
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Cette vidéo est intéressante, et je ne dis pas ça que parce que je me suis fait chier à la sous-titrer ;)
C'est intéressant parce que ça permet de prévoir l'avenir, une vraie boule de crystal. Son bouquin, écrit en 1997, à une période qui semblait propice à la détente (Bill Clinton s'envoyait Monica Lewinsky en jouant du saxophone, tandis que cette viande saoule avariée de Boris Eltsine faisait marer la planète en titubant), Brzezinski anticipe à merveille la situation dans laquelle nous nous trouvons 10 ans plus tard.

L'une des phrases du bouquin, que relève Michael Ruppert, est tout à fait frappante :

« Moreover, as America becomes an increasingly multicultural society, it may find it more difficult to fashion a consensus on foreign policy issues, except in the circumstance of a truly massive and widely perceived direct external threat. »


« De plus, l'Amérique devenant une société de plus en plus multi-culturelle, il risque d'être plus difficile de façonner un consensus en terme de politique internationale, sauf dans le cas de la perception d'une menace extérieure directe et massive. »



Hermann Göring disait exactement la même chose :

« Évidemment, les gens simples ne veulent pas la guerre. [...] Mais, après tout, ce sont les chefs d’un pays qui déterminent la politique, et c’est toujours facile d’entraîner les gens, que ce soit dans une démocratie, une dictature fasciste, un Parlement ou une dictature communiste. [...] On peut toujours manipuler les gens pour qu’ils appuient leurs chefs. C’est facile. Tout ce que vous avez à faire est de leur dire qu’ils sont attaqués et dénoncer les pacifistes pour manque de patriotisme qui expose le pays au danger. Ce stratagème marche de la même façon dans tous les pays. »

Anonyme a dit…

Toutes les idées "néo-conservatrices" viennent de la pensée de Léo Strauss.

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=6059

Anonyme a dit…

Salut Gilles

Visiblement le lien ne fonctionne pas. Je ne sais pas si c'est temporaire.

Si tu en as une copie quelque part, n'hésite pas à redonner le lien.


Généralement, Brzezinski n'est pas classé parmi les néo-conservateurs (au sens Bushiste).
Il est conseiller à l'investiture de Barack Obama. Il est hostile à la stratégie néo-conservatrice de Bush, qui mise sur l'unilatéralisme ( "usage de la force unilatéralement, avec ou sans alliés", cf billet précédent). Brzezinski critique cette stratégie ( cf billet précédent) : pour lui, l'empire américain doit s'appuyer sur ses "vassaux" (il utilise ce terme).

En terme de politique étrangère, la différence entre McCain et Obama se situe là. C'est dire si cette différence est ténue...