samedi 3 novembre 2007

Grenelle du souk : j'ai décidé de suspendre la culture des OGM... et du reste aussi !



En vertu du respect du "principe de précaution", Nicolas Sarkozy a décidé de suspendre la culture commerciale des OGM pesticides en attendant les conclusions d'une nouvelle instance qui devra être créée avant la fin de l'année. Annonce qu'il a effectuée "sous vos applaudissements" (comme l'aurait dit Jacques Martin).


C'est bien.


Mais je peux faire mieux.



Et je vais faire mieux, pas plus tard que tout de suite. Je vous l'annonce solennellement chers lecteurs, j'ai décidé de suspendre la culture commerciale du soja, du coton, du colza et du maïs, qu'ils soient OGM ou non, et ce en attendant les conclusions d'une nouvelle instance qui devra être créée avant la fin de l'année.

On ne plantera plus rien tant que la nouvelle instance d'experts n'aura pas rendu ses conclusions. Et je serai totalement inflexible sur cette question.




Comment puis-je faire une telle annonce ? Ce n'est pas très compliqué :

Les 4 plantes OGM principales sont le soja, le coton, le colza et le maïs (source).

  • Pour le coton, c'est le plus simple, en France nous n'en avons pas (source).
  • Pour le colza, la période de semis vient juste de s'achever : 20 août au 10-15 octobre (source).
  • Pour le soja, la période optimale de semis est autour de mi-mai (source).
  • Et en ce qui concerne le maïs, la période de semis se situe entre fin avril et la première quinzaine de mai (source).

Donc je vous l'annonce, je suspends tout jusqu'aux conclusions du groupe de travail qui sera créé prochainement et qui, n'en doutons pas, rendra son rapport avant le mois d'avril.





7 commentaires:

Anonyme a dit…

T'es gonflé quand même.

Anonyme a dit…

J'ai vu passer pas mal de choses intéressantes à propos des OGM ces derniers mois. Je filerai quelques pointeurs là-dessus.

Je crois que c'est un enjeu (économique) bien trop important pour voir Sarkozy "suspendre" les OGM aussi facilement, aussi rapidement, juste parce que c'est ce que souhaite une majorité de français...

Il ne faut pas être dupe, c'est uniquement destiné à créer un effet d'annonce : dire "je suspends la culture des OGM en attendant les conclusions du rapport" ou dire "on continue tel quel en attendant les conclusions du rapport", dans les faits ça revient strictement au même.

Anonyme a dit…

Ah oui vu comme ça, ça donne un autre éclairage. Fin tacticien ce Sarkozy !

Marcel Dubois a dit…

Effectivement c'est du bien joué. Cela dit, je pense que même si c'est qu'une manoeuvre pour faire joli, ça donne une légitimité au mouvement anti-OGM. C'est ça de gagné.

Anonyme a dit…

Peut être que j'ai tendance à voir les choses en noir sur cette question, mais je ne suis pas d'accord avec cette affirmation. Au contraire.

Je ne sais pas comment les choses vont se dérouler, mais je ne serai pas étonné que dans quelques mois, Nicolas Sarkozy nous balance quelque chose du style : "J'ai suspendu les OGM pendant 6 mois le temps de faire un moratoire pour évaluer les risques sanitaires. Il en ressort que ces risques ne sont pas avérés, nous pouvons donc reprendre la production".

Et là les médias n'auront plus qu'à présenter les anti-OGM comme des mouvements sectaires débiles sans aucun fondement. Loin de leur assurer une quelconque légitimité, cette manoeuvre aura au contraire permis de les discréditer.


Est ce que les OGM sont un problème sanitaire ? Je n'en sais rien, et en l'état acutel je ne suis pas capable de répondre à cette question.

Mais ce qui est sûr en revanche, c'est que toute cette magouille de Sarkozy élude la question principale : les OGM sont avant tout un problème politique et économique. J'aurai l'occasion de revenir là-dessus en long et en large.

Marcel Dubois a dit…

Oui très bien dit. Et puisque nous sommes dans un système où la mort des uns est peu en comparaison du profit des autres...

Anonyme a dit…

De plus, je crains que, devant une situation de plus en plus urgente, concernant le problème de la production agro-alimentaire, les prix étant appelés à augmenter consécutivement au pic pétrolier prochain ou déjà intervenu, le principe de précaution soit progressivement négligé puis oublié, favorisant une fuite en avant de plus en plus grossière, dans le domaine agricole...

Dans ce cas là, inutile de dire que ce ne sera même plus des OGM qu'il faudra se méfier, mais de la fuite en avant qui viendra ensuite...

C'est un parfait scénario d'oeuvre d'anticipation, mais la réalité dépasse souvent la fiction...