mardi 9 octobre 2007

Guy Millière : Le futur selon George W. Bush (2005) - Apologie du néo-conservatisme



Il y a quelques mois, entre les deux tours de l'élection présidentielle, j'ai publié un article sur AgoraVox.
Dans cet article, je cite un extrait du livre Le futur selon George W. Bush (2005) de Guy Millière, un écrivain français favorable aux néo-conservateurs).


Je m'auto-cite (cette fois-ci c'est sûr, j'ai atteint le comble du narcissisme) :

Mais c’est bien en terme de politique internationale que sa contribution pourrait être la plus désastreuse. C’est sans doute Guy Millière, un écrivain français favorable aux néoconservateurs américains qui nous éclaire le mieux sur les enjeux cachés de cette élection, dans son ouvrage : Le futur selon George W. Bush

Je cite :

"Les Européens devront comprendre ce qui est très précisément en jeu dans la révolution néoconservatrice américaine, d’une manière ou d’une autre, ou ils disparaîtront, et l’Europe avec eux. La disparition de l’Europe pourra être brutale ou douce, rapide ou lente. Elle pourra être une avancée progressive vers la vieillesse et la décrépitude qu’annoncent les courbes démographique actuelles, une progression vers l’islamisation qui ne sera islamisation modérée que si, et seulement si, la doctrine Bush concernant l’islam est couronnée de succès."

"Le néoconservatisme pourrait-il s’implanter en Europe et, ainsi, sauver l’Europe ?"

"Les Européens ne seront sauvés, s’ils doivent l’être, que par un sursaut immense", m’a dit David Horowitz à Malibu."


Le néoconservatisme. La guerre "préventive". "L’inévitable conflit des civilisations". La légalisation de la torture. Une idéologie qui doit s’implanter en Europe, faute de quoi nous ne serons pas "sauvés". Une idéologie sans laquelle nous "disparaîtrons", d’une manière ou d’une autre.

La France, qui est un grand pays, pourrait bien jouer un rôle majeur dans ce processus de transformation. Au-delà des politicailleries franco-françaises, voilà précisément ce qui constitue l’un des enjeux majeurs de cette élection





Aujourd'hui je vous propose d'aller un peu plus loin, en regardant ce livre de plus près.




La guerre qui nous a été déclarée


Aujourd'hui, la doctrine Bush est plus caricaturée, plus honnie encore que la doctrine Reagan. Cela parce que Bush, disciple de Reagan, ose lui aussi nommer l'ennemi, parce que Bush, disciple de Reagan, discerne que le totalitarisme, comme le mal, n'a pas disparu et continue à hanter la planète. Sous une forme plus dangereuse sans doute qu'au temps de l'Union Soviétique.

[...]

Mais ne jamais perdre de vue que la guerre qui nous a été déclarée est une guerre contre nos valeurs et ce qu'elles offrent au monde.

"La guerre qui nous a été déclarée". Bien évidemment, il se réfère au 11 septembre.




L'ennemi de l'intérieur

A plusieurs reprises, il insiste sur la notion d' "ennemi de l'intérieur"

"Les gens issus de la contre-culture aiment celui qui veut les tuer non parce qu'ils espèrent sa clémence, mais parce qu'ils se détestent eux-mêmes en tant qu'Américains. Le pire ennemi est l'ennemi de l'intérieur. Il faut lutter contre lui aussi, et il ne faut pas oublier le front intérieur" dit David Horowitz.

[...]

Il faudra comprendre aussi que les ennemis de la mondialisation accélérée en cours ne sont pas seulement dans les pays déconnectés mais aussi dans les pays les plus impliqués dans la mondialisation. L'altermondialisme est un compagnon de combat de la déconnection, et de tout ce que la déconnection charrie, de fait, en terme de terrorisme et de totalitarisme.


Altermondialisme, terrorisme et totalitarisme : même combat.

Car les ennemis sont partout. Comme le disait George W. Bush : "you are either with us, or you're with the terrorists".

De là à dire qu'il faut appliquer aux "ennemis de l'intérieur" le même traitement de choc que celui qu'on réserve aux "terroristes", il n'y a qu'un pas. Un pas d'autant plus facile à franchir qu'on cherche à insinuer et à entretenir la confusion entre les deux.




Business is Business : c'est bon pour le marché

Dès la chute de Kaboul, nombre d'hommes se sont fait raser la barbe puisqu'il n'était plus obligatoire de la porter. Nombre de femmes ont enlevé la burqa, puisqu'elle non plus n'était plus obligatoire (...) Des hommes par milliers portent toujours la barbe, des femmes par milliers portent toujours la burqa, il y a toujours des mariages forcés et des crimes d'honneur, mais des élections ont eu lieu où les femmes ont voté avec le même droit que les hommes. Dans les campagnes, on cultive à nouveau le pavot, diront ceux qui entendent trouver quelque chose à redire : la culture du pavot est effectivement tres lucrative, et les agriculteurs afghans répondent aux incitations économiques issues du marché. Une révolution est néanmoins en marche en Afghanistan...


C'est sans équivoque : peu importe que l'Afghanistan soit redevenu le premier producteur d'héroïne (avec 92% de la production mondiale d'opium) depuis la chute des fanatiques de la charia. Ces derniers sont désormais remplacés par les fanatiques du marché, pour qui le commerce de la drogue ne constitue pas un problème, puisqu'il est très rentable.
Et par ailleurs, qui est suffisamment naïf pour croire que les centaines de milliards de $ annuels qui proviennent du blanchiment de l'argent de la drogue profitent principalement à des abrutis de chefaillons de guerre qui sillonnent les montagnes afghanes dans leurs cortèges de 4x4 blancs flambants neufs ?



Et l'Europe dans tout ça ?

A plusieurs reprises, il ressort le couplet affligeant sur "la vieille Europe". Ce n'était pas du tout un dérapage de Donald Rumsfeld à l'époque : "la vieille Europe", c'est une composante récurrente de la vision néo-conservatrice du monde. Dans cette partie du bouquin, l'Allemagne et la France sont stigmatisées parce qu'elles ne font pas preuve d'unité dans le front commun qui doit se défendre contre l'agresseur-terroriste-qui-veut-tous-nous-tuer-parce-qu'il-déteste-notre-liberté.


L'ONU ne sert à rien.

[...]

Les Européens devront comprendre ce qui est très précisement en jeu dans la révolution néo-conservatrice américaine, d'une manière ou d'une autre, ou ils disparaîtront, et l'Europe avec eux. La disparition de l'Europe pourra être brutale ou douce, rapide ou lente. Elle pourra être une avancée progressive vers la vieillesse et la décrépitude qu'annoncent les courbes démographique actuelles, une progression vers l'islamisation qui ne sera islamisation modérée que si, et seulement si la doctrine Bush concernant l'islam est couronnée de succès.

[...]

Le néo-conservatisme pourrait-il s'implanter en Europe et, ainsi, sauver l'Europe ?
[...]

"Les Européens ne seront sauvés, s'ils doivent l'être, que par un sursaut immense", m'a dit David Horowitz à Malibu.



Ah, nous voila rassurés. D'une manière ou d'une autre, le néo-conservatisme va s'implanter en Europe, pour nous sauver de la décrépitude et de la gangrène de l'islamisation.

Comment un pays soit-disant aussi hostile à Bush et à sa clique d'escrocs a-t-il pu porter au pouvoir un missionnaire du néo-conservatisme tel que Nicolas Sarkozy, sans même s'en rendre compte ?
Il faut vraiment sous-estimer l'influence de la France en Europe et dans le Monde pour ne pas se rendre compte qu'elle occupe une place de choix en terme de potentiel de "néo-conserva-tisation" de l'Europe. Et il faut vraiment manquer de recul pour ne pas se rendre compte qu'en élisant Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, c'est exactement dans cette direction là que nous nous sommes engagés.



Le retournement des valeurs

Mais l'aspect le plus frappant de ce livre, c'est sans doute l'imposture intellectuelle qu'il adopte d'un bout à l'autre du bouquin. Les néo-conservateurs sont selon lui "les vrais américains", qui défendent "les vraies valeurs américaines". Il parle de "liberté" et délivre un discours qui se réclame des "pères fondateurs de la Nation Américaine".


Evidemment il passe sous silence l'une des citations les plus importantes de Benjamin Franklin, l'un des pères fondateurs des Etats-Unis, qui disait :

Ceux qui sont prêts à sacrifier un peu de liberté en échange d'un peu de sécurité ne méritent ni l'une ni l'autre, et finiront par perdre les deux.



Il passe sous silence le fait que la politique intérieure de Bush, à travers un ensemble de lois fascistes (Patriot Act, Anti-Terrorism Bill, Military Commission Act, etc...), a été de systématiquement détruire et vider de son contenu la Constitution Américaine, qu'il avait prêté serment de défendre lors de son investiture.



Retour au bouquin, page 142 :

La souveraineté de la liberté ou la mort, notais-je plus haut. Et plutôt la mort que la perte de la liberté. La Civilisation ou la mort. Dans les semaines qui ont suivi le 11 septembre 2001, et alors que les drapeaux américains étaient partout, aux fenêtres et sur les voitures, sur les vêtements et dans les coeurs, les bobos se sont émus que leurs enfants parfois aient voulu eux-même arborer le drapeau.


"Le 11 septembre 2001" encore et toujours. La clef de voûte, la pierre d'angle sur laquelle repose toute la justification de la doctrine néo-conservatrice. Je vous ai déjà pas mal bassinés avec ces histoires de 11 septembre. Et j'y reviendrai, pour votre plus grand plaisir.

Dans le bouquin il qualifie de "bobos" les Américains qui se sont interrogés sur le bien fondé de la vague d'orgie patriotique qui a déferlé sur les Etats-Unis après le 11 septembre.




Tiens d'ailleurs en passant, rien à voir avec ce bouquin, mais le coup du drapeau me rappelle une interview de Scott Ritters :

Waving a flag on the street corner does not make you patriotic or support the troops. I could train a monkey to do that job. You’re only a patriot if you’ve read the Constitution, and you live the Constitution, and I would say that Cindy Sheehan and those who support her, and those who speak out against this war are far more patriotic than any gold star mother or anybody else who stands on the street corner and encourages a war that’s based on a lie and can only result in the death and dismemberment of more American troops.




Retour au bouquin de Millière, page 147 :

Nous ne sommes rien, strictement rien, si nous oublions les textes fondateurs, si nous oublions les pionniers.


Un tel retournement des valeurs, une telle imposture, c'est à la limite de l'injure.



Un peu plus loin, page 186, il donne un avis éclairant sur la fonction des think-tanks :

Des centres de recherche, les think-tanks, viennent contrebalancer le gauchisme politiquement correct des universités bobos. Ils produisent des recherches, des livres, des essais argumentés et novateurs là où leurs adversaires se contentent de ressasser les mêmes idées faibles ou inexistantes en tant qu'idées.





9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je lirai en détail (comme dirait Fillon).

Où tires-tu ton chiffre de centaines de milliards de dollars pour la drogue afghane ?

Sinon, opposer les fanatiques de la charia aux fanatiques du marché me semble un raccourci non seulement court (de fait), mais de nature à induire une réflexion biaisée...

Sinon, don't give up the fight man !

Anonyme a dit…

Le trafic de drogue c'est un gros morceau. J'ai vu passer pas mal d'articles intéressants, et des références à des scandales/affaires bien pourries. Il faudrait que je mette un peu d'ordre là-dedans, que j'approfondisse tout ça, et je balancerai quelques billets là-dessus.
Mais si tu veux, tu peux commencer par un article "stupéfiant" de Michel Chossudovsky :
http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=5542



L'expression "fanatiques du marché" est empruntée (à taux 0%) à Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie), voir :
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=6609&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

"Fanatique", c'est un terme fort. Mais qui ne se justifie pas uniquement dans un contexte religieux. Un fanatique, c'est quelqu'un qui est totalement convaincu par le bien fondé de sa doctrine et son idéologie, au point de refuser de voir les conséquences néfastes qu'elle peut engendrer.

Le passage de Millière à propos de l'Afghanistan que je mets en gras, je le trouve scandaleux. Il est inexcusable.
Un raisonnement qui considère que le trafic de drogue se justifie, puisqu'il est très lucratif, et finalement les mecs ne font que "répondre aux incitations économiques issues du marché" ; c'est un raisonnement que je trouve dangereux. Il me semble qu'il y a là un aveuglement qui s'apparente clairement à du fanatisme, même s'il n'a pas coupé de bras et qu'a priori il n'a lapidé personne.


Yo man, never give up bro, on viendra à bout des pourris !!!
Et puis même si on fini au goulag, au moins on se sera bien fendu la pêche !

Anonyme a dit…

Quel chance, une insomnie et je tombe sur ta réponse !

Réponse en 20 minutes chrono, donc !

Pour les centaines de milliards, je pense toujours que c'est exagéré. Les chiffres de ton article en lien mélangent tout et n'importe quoi. Enlève un 0, et j'accepte de baisser le ton ;-)

Après, qu'il y ait des complicités internationales.. . Une fois qu'on a dit ça, on n'a rien dit, il me semble !

Autre point de raisonnement, je ne nie pas qu'il y ait des fanatiques du marché. Je dis juste que les opposer aux fanatiques talibans est un raccourci que je trouve spécieux, car mettant sur le même plan des concepts qui ne s'opposent pas en tant que tel.
Quand à la recrudescence du trafic d'héroïne, rien ne prouve que la chute du régime taliban en soit à l'origine (voir par esemple cet article, en 2000 : http://www.grands-reporters.com/Comment-les-taliban-inondent-le.html)

J'ai parfois lu que les Talibans avaient ensuite diminué la production d'héroïne justement pour moins prêter le flanc aux critiques occidentales. Comment savoir vraiment...

En parlant d'Afghanistan, si un jour tu as l'occasion d'aller voir une pièce qui s'appelle "Le rire des amants" de Majrouh, tu pleureras et tu passeras un bon moment.

Cette citation de Majrouh que j'aime et que tu devrais aimer :

"Un homme qui vend du miracle afin d'être adulé n'est qu'un charlatan. Celui qui le lui achète, même s'il n'aboie pas, n'est qu'un chien."

Anonyme a dit…

""" J'ai parfois lu que les Talibans avaient ensuite diminué la production d'héroïne justement pour moins prêter le flanc aux critiques occidentales. Comment savoir vraiment... """

Je crois que les critiques occidentales, c'était le cadet de leurs soucis. S'ils avaient eu envie de se faire bien voir, ils se seraient rasés et ils auraient enfilé des costards/cravates (FX, si tu nous lis...)


L'organisme international qui fait référence en terme de chiffres sur cette question, c'est l'UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), rattaché à l'ONU.
Leur rapport de 2007 sur la culture de l'opium en Afghanistan est disponible ici :
http://www.unodc.org/pdf/research/AFG07_ExSum_web.pdf


L'article que tu donnes ( http://www.grands-reporters.com/Comment-les-taliban-inondent-le.html ) date de juin 2000. Les 4600 tonnes annoncées correspondent bien aux chiffres de l'UNODC pour l'année 1999. Mais si tu regardes le graphique de la superficie des cultures (page 3 du rapport de l'UNODC) et celui de la production en tonnes (page 7 du rapport de l'UNODC), tu constates qu'il y a une diminution spectaculaire de la culture du pavot en Afghanistan en 2001. On passe de 82'000 hectares et 3'276 tonnes en 1999, à 8'000 hectares et 185 tonnes en 2001. Soit une diminution de 90% de la superficie, et 94% de la production en une année.
Je ne crois pas qu'ils l'aient fait dans un but humaniste : si tu regardes le graphique des prix au kg (2ème graphique page 11 du rapport de l'UNODC), tu vois que cette réduction drastique de la production s'accompagne naturellement d'une envolée des prix.
Mais pour rester tout à fait factuels, c'est tout de même un point qu'il faut leur concéder : en 2001, les talibans ont très fortement enrayé la culture du pavot en Afghanistan.

Dès 2002, la production reprend sur les mêmes bases qu'en 2000. Et la tendance est à l'emballement : la production, qui avait déjà battu les records en 2006, a fait un bond de +34% entre 2006 et 2007 (voir tableau page 9 du rapport de l'UNODC). Aujourd'hui, la superficie (193'000 ha) et la production (8'200 tonnes) sont plus de deux fois plus importantes que ce qu'elles étaient en 2000 (82'000 ha et 3'276 tonnes).


Dans l'article de 2000, titré "Comment les talibans inondent le monde", le journaliste disait : "Reportage au pays de l’obscurantisme, de l’hypocrisie... et des trafiquants".
J'ai regardé sur le site pour voir si je trouvais des articles plus récents. J'en ai trouvé un de 2006 signé du même journaliste (Olivier Weber) :
http://www.grands-reporters.com/Au-coeur-du-royaume-de-l-opium.html

Il ne titre pas "Comment le gouvernement fantoche de Hamid Karzai inonde le monde", et dans l'article il ne dit pas : "une hypocrisie deux fois plus grande qu'au temps des talibans". J'arrête, tu vas encore dire que je fais du mauvais esprit... :)

Les chiffres qu'il donne proviennent également de l'UNODC. Mais la lecture de son article ne donne pas du tout une idée de la dynamique de l'évolution de la situation. Il ne compare pas les 6100 tonnes de 2006 avec les 185 tonnes de 2001, ni avec les 3200 tonnes de 2000. Il ne compare pas les 165'000 ha de 2006 avec les 8'000 ha de 2001, ni avec les 82'000 ha de 2000. Il ne dit pas : "mais nom de dieu, qu'est ce que c'est que ce bordel ??!!!!". Pourtant, je crois que c'est son rôle de journaliste.

Il y a quand même des informations intéressantes, notamment tout à la fin :

"Pour produire un kilo d’héroïne, dix kilos d’opium sont nécessaires."
"Prix de 10 kilos d’opium en Afghanistan : de 1 000 à 1 400 dollars "
"Prix d’un kilo d’héroïne dans le Badakhshan, à plus de 80 % de pureté : 2 000 dollars (soit 1600 euros)."
"Prix à Paris : 150 000 euros."
"Etant donné que l’héroïne est coupée avec plusieurs additifs (talc, farine, sucre glace), un kilo à plus de 80 % de pureté peut donner plus de quinze kilos lors des transactions au détail. Ce qui signifie que le kilo « pur » à 150 000 euros peut engendrer en théorie des ventes totales estimées à 1 800 000 euros. La plus-value théorique est donc de 1 à 1 125 : de 1 600 euros, le prix de départ, à 1 800 000 euros."

Donc 10 kg d'opium => 1kg d'héroïne => 1'600 euros dans le Badakhstan => 1'800'000 euros à Paris (plus value de 1 à 1'125).

"Sur 500 tonnes d’héroïne produites dans le monde, de 20 à 50 tonnes sont saisies, selon les années, 210 tonnes sont consommées dans les pays occidentaux."

210 tonnes sont consommées dans les pays occidentaux.

210'000 kgs x 1'800'000 €/kg => 378 Milliards d'euros

Si je convertis en $ en appliquant le même taux de change que lui (2000$ => 1600€), ça nous fait du 472 Milliards de $ ... par an.

Anonyme a dit…

Hum, hum...
Juste entre nous, tu n'es pas sérieux pour ton calcul ?
C'est avec des calculs de ce genre que des mecs se sont retrouvés ruinés, hein. On dirait un business plan d'une entreprise de e-queq'chose.

Anonyme a dit…

Juste entre nous, t'as pas l'impression de me balancer des réponses en toc ?
Fais gaffe, avec des messages comme ça tu vas faire revenir Frenchy ;)

Je te file un article de Michel Chossudovsky, qui est professeur d'économie à l'Université d'Ottawa, et tu bazardes ça en disant : "Les chiffres de ton article en lien mélangent tout et n'importe quoi."
Ah... Heuu.. Pourquoi ? Tu as d'autres chiffres ? Tu as d'autres sources ? Tu as d'autres manières de calculer ? Sur quelles informations tu bases ton raisonnement ?


Tu me files un article d'Olivier Weber qui date de 2000 et qui est publié sur le site Grands-Reporters.
Je te sors un article du même Olivier Weber qui date de 2006, qui est publié sur le même site Grands-Reporters, et qui est estampillé "Le Point". Il estime qu'un kg d'héroine peut rapporter 1'800'000 €, et il évalue la consommation à 210 tonnes en occident. Je fais une simple multiplication pour avoir un ordre d'idée, et t'es pas content. Ma foi, qu'est ce que tu veux que je te dise ?


Olivier Weber donne une borne supérieure avec ses 1.8 Millions €/kg. Chossudovsky est sans doute plus près du compte.
Dans le World Drug Report de 2007 ( voir page 170 : http://www.unodc.org/pdf/research/wdr07/WDR_2007.pdf ), l'UNODC estime le trafic de narcotiques à 320 Milliards de $ en 2005 (je n'ai pas vu le détail de leur calcul).

On est bel et bien entrain de parler de sommes avec un chiffre et 11 zéros derrière.
Si tu trouves que ces sommes sont vertigineuses et que tu veux absolument retirer un zéro, moi je veux bien, mais il faut le justifier. Donne moi des chiffres, donne moi des sources, donne moi des informations... Donne moi autre chose qu'un raisonnement du type : si c'était si grave ça se saurait.
Bon, à la limite, si tu y tiens vraiment, on peut toujours diviser tout ça par 12 et raisonner en sommes mensuelles au lieu de sommes annuelles. Mais ça ne change pas grand chose au problème.

Anonyme a dit…

Oui, tu as sans doute raison. Je n'avais pas vu qu'il était professeur.........
Mais bon, tu peux effacer mes commentaires "en toc", stp.

Quant aux arguments, mélanger le montant du trafic mondial de stupéfiants et le montant putatif des produits de la vente finale de l'héroïne produite en Afghanistan, si tu ne vois pas le problème, c'est grave (mathématiquement parlant, je veux dire).

Enfin, l'article que j'ai balancé (c'est le bon terme) et le premier que j'ai trouvé en tapant heroine+talibans sur Google. C'était une simple illustration que l'on peut à peu près tout faire dire aux faits sur la production d'opium, malgré l'impact positif évident de l'interdiction par les talibans de la production d'opium (en 2001 je crois...)... Donc, ton commentaire à ce sujet va dans mon sens également...

Enfin, ce que je dénonce surtout, c'est d'utiliser cet argument dans un débat fanatique taliban/fanatique du marché qui me paraît fallacieux. Je crois que jamais les puissances mondiales qui sont intervenues en Afghanistan l'ont fait au nom de la lutte contre la drogues (mais je peux me tromper)... A la différence par exemple de la Colombie...

Enfin, on peut rentrer dans un débat statistique mais ça peut vitre être ch.... J'ai toutefois plutôt l'impression, à titre d'exemple, que le prix de l'héroïne est plutôt de 50 € le gramme, et que le pureté de l'héroïne vendue en Europe est plutôt à un niveau de pureté de 20 à 40 % (donc pas 1/15e de 80%).

Ultime comparaison, certes simpliste (mais à me faire traiter de "Frenchy", autant y aller à fond) il y avait moins de délinquance en Allemagne et en Italie au début des années 40 que dans les années 60... Et alors ?

(Entendons-nous bien, les sommes dont nous parlons là restent quoi qu'il en soit des sommes importantes.)

Anonyme a dit…

Le trafic de stupéfiants c'est le cannabis, la cocaïne, et les opiacées (morphine, héroïne, etc...)


La quasi-totalité des drogues dérivées de l'opium (l'héroïne entre autres) qui circulent dans le monde sont issues des champs de pavot afghans.
voir :
http://archives911.ovh.org/drogue/opium_production_proportion_2007.jpg

La contribution de l'Afghanistan dans la production d'héroïne est nettement plus importante aujourd'hui qu'au plus fort des talibans (1999), à la fois en quantité et en proportion (par rapport à la production mondiale).



Je peux comprendre que tu n'aimes pas la mise en relation : "fanatiques religieux" / "fanatiques du marché".
Je refuse d'avoir à choisir entre la peste et le choléra. Je refuse de tomber dans les bras de l'un sous prétexte que je ne peux pas blairer l'autre.
Qu'on dénonce et qu'on critique l'hypocrisie des talibans vis à vis du trafic de drogue, ça me semble évident. Et ça me semble tout aussi évident de dénoncer et de critiquer l'hypocrisie ambiante vis à vis du trafic du drogue depuis que le clown Karzai est au pouvoir.
Les talibans sont des beaux salopards. Mais connaissant les courbes suivantes :
http://archives911.ovh.org/drogue/opium_superficie_afghanistan_2007.jpg
http://archives911.ovh.org/drogue/opium_production_afghanistan_2007.jpg
Quelqu'un qui écrit :
"Dans les campagnes, on cultive à nouveau le pavot, diront ceux qui entendent trouver quelque chose à redire : la culture du pavot est effectivement très lucrative, et les agriculteurs afghans répondent aux incitations économiques issues du marché", c'est un beau salopard également.
"diront ceux qui entendent trouver quelque chose à redire" ? "répondent aux incitations économiques issues du marché" ? Tu ne trouves pas ça dingue qu'un type sain d'esprit puisse écrire des conneries pareilles ?

Je n'ai rien en commun avec ces gens là. Ni avec les uns, ni avec les autres. Je les renvoie dos à dos.

Anonyme a dit…

OK, je crois que nous resterons en désaccord sur les tenants et aboutissants de ce post.
Le simple fait qu'il y ait de par le monde des personnes qui soient à la fois fanatiques du marché et fanatiques religieux (musulmans entre autres), prouve bien que ces concepts ne s'opposent pas si facilement. Tu sais comme moi que Hamid Karzai a collaboré avec les talibans, qui lui avaient même proposé le poste de représentant à l'ONU (source wikipedia pour cette dernière information).
Enfin, Karzaï est élu, ce qui n'était pas le cas des talibans. Mais Karzaï était soutenu semble-t-il par certains trafiquants de drogue. Comme les talibans étaient soutenus semble-t-il par les USA à la fin de années 90...
Ne les renvoyons pas dos à dos, ils sont plutôt côte à côte....