mardi 29 mai 2007

Wolfowitz, le PNAC et la Banque Mondiale



La Banque Mondiale est un organisme public (rattaché à l'ONU), dont les missions sont de promouvoir le développement et de lutter contre la pauvreté.

Dans un mois, Paul Wolfowitz, accusé de népotisme, devrait quitter son poste de Directeur de la Banque Mondiale. On pourra toujours s'interroger sur les raisons qui ont conduit à sa nomination à ce poste, compte tenu d'un certain nombre de thèses qu'il a défendues avant son entrée à la Banque Mondiale :
- remise en cause des engagements américains dans les traités internationaux, et les organisations multilatérales (comme l'ONU !!)
- augmentation considérable du budget de la Défense
- guerre préventive
- usage de la force unilatéralement, avec ou sans alliés
- prévenir l'apparition de tout futur rival potentiel sur la scène internationale


Il a également été membre du think-thank néo-conservateur PNAC (Project for a New American Century), dans lequel il a participé à la rédaction du document Rebuilding America's Defenses de Septembre 2000. En page 63 de ce document, il est explicitement mentionné que l'adoption de la nouvelle stratégie de défense préconisée risque d'être un processus long, sauf s'il se produit un incident catastrophique catalyseur, comme un nouveau Pearl Harbor. Les attentats du 11 septembre 2001, qui surviennent tout juste un an après la publication de ce rapport, auront exactement cet effet.


Extrait p63 :

Further, the process of transformation, even if it brings revolutionary change, is likely to be a long one, absent some catastrophic and catalyzing event – like a new Pearl Harbor.







Qui pour succéder à Wolfowitz ?

Je partage l'avis de Michel Monette : Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie, ex vice-président de la Banque Mondiale dont il démissionne en claquant la porte en 2000, auteur entre autres de deux excellents bouquins : "La grande désillusion" (2002) et "Quand le capitalisme perd la tête" (2003) ) semble être le meilleur candidat. Et c'est la raison pour laquelle il ne sera probablement pas nommé à ce poste.

Egalement un très bon article paru aujourd'hui, qui revient entre autres sur la décision de Hugo Chavez de rompre avec le FMI et la Banque Mondiale, la création de la Banco del Sur, et le remue ménage que cette décision pourrait entraîner :


Retour sur le temps de cerveau disponible

Article Acrimed du 11 juillet 2004, sur les déclarations de Patrick Le Lay à propos du temps de cerveau disponible :



Il contient des pointeurs vers deux autres articles Acrimed, dont : « Quand les cerveaux ne pensent pas à la pub, TF1 sort son revolver »


Un monde médiatiquement modifié

Les experts sont formels : il y aurait bel et bien un monde au-delà de nos frontières nationales.



Sur cette carte, la taille de chaque pays est proportionnelle au nombre de sujets qui lui ont été consacrés dans les JT en 2005 (d'après l'INA).
- Illustration : Marc Clamens -



Un article intéressant de Weronika Zarachowicz, paru dans Télérama n° 2944 - 17 Juin 2006, dans lequel elle analyse le traitement de l'actualité internationale par les JT de 20h en 2005.

Quelques extraits :


Des cataclysmes, peu de géopolitique, beaucoup de témoignages, peu d’analyse… l’actualité internationale par les grand-messes du 20 heures dessine un monde en net décalage avec la réalité. Une terre aux contours insolites, sauf sur Arte.

[...]

Ainsi Bernard Volker, le « monsieur politique internationale » de TF1, résume-t-il la place qu’occupe l’actualité étrangère dans nos JT de 20 heures : une place à géométrie variable, qui ne va jamais de soi. « Il y a une tendance générale au repli sur l’actualité nationale »

[...]

Cette drôle de géographie, c’est pourtant celle que nos journaux télévisés construisent et qu’ils nous retransmettent, jour après jour, reportage après reportage, brève après brève. Et qui constitue LA planète aux yeux d’une majorité de Français, en dehors de leurs voyages à l’étranger. Et pour cause : 20 millions de Français sont au rendez-vous devant les trois JT du soir et, pour 70 % d’entre eux, ceux-ci constituent la seule source d’information…

[...]

Imaginez donc un JT sans catastrophes naturelles ... « Ce ne serait plus un JT », s’amuse un journaliste de TF1. Force est de constater que la météo est devenue la première pourvoyeuse de sujets « internationaux », aux côtés des catastrophes non naturelles (à commencer par les crashs aériens) et des conflits armés (à condition qu’il y ait une présence occidentale).

[...]

Fascination pour les catastrophes, suivisme, intérêt croissant pour les questions environnementales, les raisons sont multiples. Mais surtout, en matière internationale comme ailleurs, il n’y a pas mieux qu’une catastrophe pour faire carburer son JT à l’émotion. Et fédérer les téléspectateurs. D’autant plus si, comme dans le cas du tsunami, la catastrophe frappe aussi des touristes occidentaux.

[...]

Il fut un temps où parler d’international revenait à rendre compte des visites officielles ou du dernier sommet de l’Otan. Au début des années 90, TF1 n’hésitait pas à envoyer six journalistes pour couvrir une réunion du G7. Autres temps, autres mœurs. « Aujourd’hui, on se retrouve à deux, au grand maximum », constate-t-on à TF1. L’évolution est générale : moins d’institutionnel, moins d’analyse, plus de reportages. De Moscou à Washington via Londres ou Rome, les correspondants permanents, autrefois pourvoyeurs de sujets diplomatiques, sont devenus des bureaux d’« info géné ».

[...]

La faible place accordée à l’analyse s’explique aussi par la disparition des journalistes spécialisés. Les éditorialistes capables de décrypter les enjeux d’une zone ont été écartés des plateaux, à l’exception de Christian Mallard sur France 3 et Vincent Hervouët sur LCI. Poussant la logique jusqu’au bout, TF1 a dissout son service étranger dans un service de reportages généralistes, il y a déjà dix ans. Evolution similaire à France 2 qui dispose désormais d’un « pool étranger et infos géné » assuré par des journalistes « transversaux », qui couvrent aussi bien la crise des banlieues qu’une arrivée massive de réfugiés à Tenerife. « Ça donne une approche plus percutante, mais plus on “dé-spécialise”, moins on est pertinent et exigeant », regrette Philippe Lefait, ex-présentateur des JT de France 2.

[...]

« Pour l’international comme ailleurs, on est dans l’ère du testimonial, analyse Philippe Lefait. D’où une approche plus sociologisante. Il ne s’agit plus de savoir si on peut expliquer une situation, mais s’il y a un témoin pour en parler. Et s’il n’y en a pas, il n’y a pas d’événement. »

[...]

L’explosion technologique a, elle aussi, changé la donne. « Il n’y a plus de distance entre l’événement et le téléspectateur, le monde est à disposition, tout de suite, explique Lefait. Le journaliste, en tant que médiateur capable de recul et d’analyse, est une espèce en voie de disparition.

[...]

« L’étranger, surtout en phase de mondialisation accélérée, fait peur, résume un journaliste de la chaîne. On ne l’aborde que sous l’angle : mais qu’est-ce qu’ils sont fous, ces Américains ! Qu’est-ce qu’ils sont bizarres, ces Chinois ! » Manière de rassurer le téléspectateur : y a pas photo, on est décidément mieux chez soi.

[...]

L’évidence vaut d’être rappelée : le monde vu par Arte n’a rien à voir avec celui de ses concurrentes.

[...]

La binationalité d’Arte, en l’occurrence, fait la différence. « Nos journaux se démarquent forcément puisqu’on s’adresse aussi aux Allemands, note Uwe-Lothar Müller. Or l’international reste un centre d’intérêt majeur outre-Rhin. » Et pour cause, les cinq correspondants permanents de TF1 à l’étranger, les dix de France 2, font pâle figure face à la vingtaine des chaînes publiques allemandes…

[...]

Quand les responsables des autres chaînes reconnaissent tous que traiter d’international ne va pas de soi, Uwe-Lothar Müller fait figure d’ovni : « La politique internationale est capitale. D’autant plus qu’un événement à l’autre bout du monde peut avoir immédiatement des répercussions chez nous »

[...]



Article complet :



dimanche 27 mai 2007

Bébés prématurés en première ligne : Guerre du Golfe (1990)

Vous vous souvenez de la première guerre du Golfe ? J'étais gamin. Mon grand père était très enthousiaste, il avait tout bien compris : il m'expliquait "la guerre propre", avec "les frappes chirurgicales", etc... En France il faut croire qu'on était tellement ravis à l'idée d'aller casser du méchant qu'on n'a pas eu besoin d'être trompés davantage.

Aux Etats-Unis c'était un peu différent. Les Américains étaient moins va-t-en guerre à l'époque. Il a donc fallu travailler l'opinion publique un peu plus.


Pour travailler l'opinion publique, les vieillards, les femmes, les enfants, les bébés, sont de très puissants leviers émotionnels. Quoi de plus efficace pour justifier une guerre, que de mettre en avant la barbarie du massacre d'innocents et fragiles bébés prématurés. Dans ce contexte, la vérité a peu d'importance. Ce qui compte avant tout, c'est de déstabiliser émotionnellement le public, et d'en profiter pour transformer l'essai dans la foulée.



Un article dans l'Humanité revient sur l'histoire des bébés en prématurés arrachés à leur couveuse par des soldats Irakiens lors de l'invasion du Koweit :

Barry Zwicker, journaliste Canadien, dénonce l'opération de désinformation :

Discours décomplexé : Je me marre !!!! (Coluche)

C'est pas parce qu'on vit dans une société médiatiquement modifiée qu'on est obligé de faire la gueule en permanence.

Coluche en 1974 avec son fameux sktech :





Un discours décomplexé qui, 30 ans plus tard, colle assez bien à l'air du temps.

Opération Northwoods : le concept Problème/Réaction/Solution, et le Terrorisme d'Etat


Le Document



Document Northwoods - 1962


Aujourd'hui on va jouer aux rats de bibliothèques, et on va aller jeter un coup d'oeil dans les archives.



On a du mal avec l'idée qu'un gouvernement puisse planifier, orchestrer, et exécuter des attentats terroristes contre ses propres citoyens dans le but de les forcer à accepter un calendrier politique pré-établi. Ca semble trop gros. Même les gens qui se veulent extrêmement cyniques et qui se la jouent totalement désabusés, ont en général énormément de mal à admettre sérieusement cette possibilité.


Pourtant le concept "Problème/Réaction/Solution" est relativement simple : plutôt que d'imposer par la force une idée qui devrait de toute évidence rencontrer une opposition trop vigoureuse, je commence par créer une situation de crise de toutes pièces. Puis je canalise la réaction engendrée par cette crise. Et enfin en guise de solution incontournable à la résolution du problème, je propose l'idée qui aurait été refusée au départ.


On a souvent tendance à tenir le raisonnement suivant :

Qu'une certaine partie de la classe politique soit plus ou moins verreuse, plus ou moins magouilleuse, bon ok c'est un fait. Mais de là à imaginer que certains d'entre eux pourraient perpétrer des attentats contre nous (nous les gentils bisounours innocents), il faut pas déconner !!
A l'extrême limite, dans des pays vaguement sous-dev-en-voie-d-émergence, peut être. Mais voyons, pas chez nous, pas dans une démocratie !!! Et puis, s'il y avait de bonnes raisons de croire à ce genre de choses, ça se saurait !


Ce "ça se saurait" est l'argument le plus débile qui soit... En fait ça se sait. Ou plutôt ça devrait se savoir.

Je vous propose de lire le Document Northwoods. Il s'agit d'un document de 1962 qui est resté classé top-secret pendant plus de 35 ans. Déclassifié à la fin des années 90, il a ete mis en ligne début 2001 au National Security Archive sur le site de l'Université Georges Washington :



C'est un document signé par Lyman Lemnitzer, qui occupait les responsabilités de Chef d'Etat-Major Interarmés des Etats-Unis sous la présidence de Kennedy. Le document fixe les grandes lignes d'une campagne de terrorisme sur le territoire américain dans le but de créer un prétexte en vue d'une intervention militaire contre le régime cubain de Castro.
Ce document est parvenu jusque sur le bureau de Robert McNamara (Ministre de la Défense) pour approbation. Kennedy s'est opposé au plan et a fait limoger Lemnitzer. Ce plan tordu n'a donc pas été mis en pratique, mais le document reste un témoignage historique capital : il donne une idée assez précise de l'état d'esprit dans lequel sont planifiées des opérations paramilitaires, qui pourraient tout à fait être validées par un dirigeant plus soucieux d'éviter de se mettre les militaires à dos que ne l'était Kennedy en son temps.



Extraits

En voici quelques extraits bien gratinés :

Subject : Justification for US Military Intervention in Cuba.

[...]

World opinion, and the United Nations forum should be favorably affected by developing the international image of the Cuban government as rash and irresponsible, and as an alarming and unpredictable threat to the peace of the Western Hemisphere.

[...]

Such a plan would enable a logical build-up of incidents to be combined with other seemingly unrelated events to camouflage the ultimate objective and create the necessary impression of Cuban rashness and irresponsibility on a large scale, directed at other countries as well as the United States. The plan would also properly integrate and time phase the courses of action to be pursued. The desired resultant from the execution of this plan would be to place the United States in the apparent position of suffering defensible grievances from a rash and irresponsible government of Cuba and to develop an international image of Cuban threat to peace in the Western Hemisphere.

[...]

Inasmuch as the ultimate objective is overt military intervention, it is recommended that primary responsibility for developing military and para-military aspects of the plan for both overt and covert military operations be assigned the Joint Chiefs of Staff.

[...]

Such a plan would permit the evaluation of individual projects within the context of cumulative, correlated actions designed to lead inexorably to the objective of adequate justification for US military intervention in Cuba

[...]

Casuality in the newspapers would cause a helpful wave of national indignation

[...]

We could develop a Communist Cuban terror campaign in the Miami area, in other Florida cities and even in Washington.

[...]

Exploding a few plastic bombs in carefully chosen spots, the arrest of Cuban agents and the release of prepared documents substantiating Cuban involvement also would be helpful in projecting the idea of an irresponsible government.

[etc etc.]


Il y a plein d'autres idées : de vrais faux attentats avec de fausses victimes et de fausses cérémonies de deuil, de vrais attentats avec des vraies victimes du vrai sang et des vraies larmes, des bombardements au mortier par de vrais faux méchants barbouzes, des incendies, des sabotages, des fausses tentatives de détournement d'avions, des avions maquillés en MIGs... Bref, tout ce qu'il faut.


Autres sources

Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus, en français :

Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus, en anglais (dossier mieux documenté) :


Pour ceux qui ont vraiment du mal à se passer de la video en toutes circonstances :






Quelles leçons tirer de tout ça ?

S'il ne devait y en avoir qu'une, à mon avis ce serait la suivante : lorsqu'un attentat se produit, ce serait une grave erreur que d'écarter a priori l'hypothèse selon laquelle cet acte terroriste aurait pu être commis par un gouvernement contre ses propres citoyens, dans le but de les contraindre à accepter un calendrier politique pré-établi. On ne peut pas écarter cette hypothèse d'un revers de main, simplement sous prétexte qu'elle perturbe trop notre vision du monde ou notre échelle de valeurs. Cette hypothèse doit être analysée et doit être explorée avec le même sérieux et la même rigueur que toutes les autres.

Par ailleurs, dans un contexte international de "guerre contre le terrorisme" ("War on terror"), il convient d'être un tout petit peu vigilant vis à vis de ceux qui font de leur principal cheval de bataille l'idée "d'assurer notre sécurité" à tout prix. Car c'est sans aucun doute ceux-là même qui auraient le plus à gagner à voir se développer chez nous "a helpful wave of national indignation".


vendredi 25 mai 2007

Vous avez dit "collusions" ?


La consanguinité entre Pouvoir et Médias, c'est mauvais pour la biodiversité des idées. En revanche, ca se révèle extrêmement efficace pour intensifier la campagne de lavage de cerveau au Kärsher.


Laurent Solly, directeur-adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, vient d'être nommé chez Bouygues. Il occpuera à terme un poste à la direction générale de TF1.


COMMUNIQUE DE PRESSE BOUYGUES - 22 mai 2007

Bouygues précise que Laurent Solly arrive à la holding du groupe Bouygues à compter du 23 mai 2007. Il y effectuera un parcours d’intégration au sein du Groupe.

En temps voulu, en accord avec Martin Bouygues et Nonce Paolini, il rejoindra TF1 où il deviendra directeur à la Direction générale. Ses missions seront définies à ce moment là.



Dans le même temps :
Myriam Lévy, du Figaro (Dassault) devient conseillère à Matignon.
Catherine Pégard, du Point (Pinault) et Georges-Marc Bénamou de La Provence (Lagardère), deviennent conseillers de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.
http://www.rtl2007.fr/actualite/0/quand-journalistes-franchissent-rubicon-6889.html



mercredi 23 mai 2007

Network : film culte

Network est un film américain réalisé par Sidney Lumet en 1976.

Présentation

Howard Beale est le présentateur vedette du JT de la chaîne UBS. Sa femme décède prématurément, et il se retrouve veuf et sans enfant. Il sombre alors dans l'alcool et voit son audience chuter inexorablement. Son préavis de licenciement achève de le faire sombrer dans la folie : il annonce en direct en plein journal télé qu'il mettra fin à ses jours prochainement en direct à l'antenne. Les lettres de plaintes de téléspectateurs outrés affluent, mais dans le même temps son audimat remonte en flèche. La direction flaire le bon filon et décide de lui confier les clés d'une émission dans laquelle il aura carte blanche pour laisser libre cours à son excentricité.

Peu après, Howard Beale a une vision divine, et se sent dès lors investi d'une mission sacrée : dire la vérité à l'antenne. Il enfile son costume de « mad prophet of the airwaves » (prophète fou des ondes), et dispense son sermon à travers le petit écran.

J'arrête là pour la mise en situation. De toutes façons d'autres l'ont fait mieux que moi :





Conclusion

Un film exceptionnel qui date de plus de 30 ans, mais qui a parfaitement su capter et anticiper l'évolution du monde de la télévision : règne de l'audimat, mainmise sur les médias par des empires industriels et financiers, concepts de « télé-réalité » et d'« info-divertissement », etc...

Un film à la fois terriblement cynique et extrêmement touchant. A voir absolument.




Extraits


Des nombreux passages cultes qui le composent, j'en ai sélectionné deux en particulier :


  • We're in a lot of trouble !


http://www.youtube.com/watch?v=M4szU19bQVE






  • I'm as mad as hell, and I'm not gonna take this anymore !


http://www.youtube.com/watch?v=q_qgVn-Op7Q

mardi 22 mai 2007

Retour sur l'escapade Maltaise de Nicolas Sarkozy


Illustration du billet précédent : deux semaines après l'escapade Maltaise de notre nouveau président, je vous propose une petite sélection d'articles intéressants publiés sur AgoraVox.


Analyse d'un point de vue national :
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24301


Analyse d'un point de vue international :
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24202


Séance de rattrapage pour ceux qui n'ont pas tout suivi. En plus, après la lecture de cet article, vous ne sauterez plus jamais par dessus les tourniquets du métro comme avant :
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24222

Sur le site d’Automatic Systems, une photo montre un tourniquet de ce type... à la Gare du Nord . Sur le site, on trouve une phrase superbe : "C’est ainsi que la SNCF conçoit son rôle d’opérateur de transport public.Quoi de plus légitime dès lors que de faire appel à une société spécialisée pour équiper les accès de systèmes de contrôle d’accès ?". A mourir de rire, non ? C’est trop beau comme gag : c’est l’Etat français, par la SNCF, qui a acheté à Bolloré le tourniquet à l’origine des fameuses émeutes... et ça personne ne l’avait remarqué.


Et enfin, en exclusivité rien que pour vos beaux yeux, un petit sondage pipeau pour les gogos, parce que nous le valons bien :
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24303



lundi 21 mai 2007

AgoraVox : 3 bonnes raisons d'accorder une place plus importante aux médias indépendants

Nécessité de rechercher des points de vue contradictoires

"L'information, c'est le pouvoir".

La qualité, la pertinence et la diversité des informations auxquelles les citoyens ont accès sont des conditions nécessaires du bon fonctionnement d'une société démocratique. Notre capacité de raisonnement est en partie conditionnée par les informations auxquelles nous avons accès : on raisonne à partir de ce que l'on sait.

Or, c'est nous qui choisissons la manière dont nous nous informons. Par nos choix en matière d'information, nous agissons donc directement sur notre capacité à remplir notre fonction de citoyen de manière satisfaisante.

Le fait qu'une diversité de points de vue existe, et que ces points de vues soient aisément accessibles, ne sont pas des conditions suffisante.
L'accès effectif au pluralisme passe par une réelle volonté (personnelle) de rechercher et de confronter des points de vue contradictoires. Cela nécessite de faire l'effort de diversifier ses sources d'information. L'accès effectif à la diversité des opinions ne va pas de soit, il est le fruit d'une démarche consciente.



Les médias indépendants : le cas AgoraVox



AgoraVox constitue l’une des premières initiatives européennes
de "journalisme citoyen" à grande échelle complètement gratuite


AgoraVox, j'aime beaucoup !!

C'est un journal indépendant gratuit en ligne. Ce sont les internautes qui soumettent les articles. Un comité de rédaction (composé des rédacteurs-modérateurs qui ont publié au moins quatre articles sur le site) sélectionne. Puis le internautes jugent et débattent librement. On y trouve donc de tout : des articles et des commentaires des plus pertinents aux plus insignifiants.


Ce site d'informations possède donc au moins 3 qualités intéressantes :
  • Premièrement, la diversité des sujets traités. On y discute sans tabou, y compris des sujets que les médias traditionnels esquivent ou étouffent. C'est le cas par exemple du dossier Agoravox sur le 11 septembre. C'est un sujet central, tant pour l'intérêt politique qu'il représente que pour le cas d'analyse du traitement de l'information qu'il constitue. J'aurai l'occasion d'y revenir.
  • Deuxièmement, une fois l'article publié, l'auteur et les lecteurs sont mis sur le même pied d'égalité pour le commenter et pour engager la discussion. Cette discussion, ou plutôt ces discussions, partent souvent dans plein de directions différentes. Les commentaires des uns et des autres étayent, soutiennent, corroborent... ou au contraire nuancent, contredisent, réfutent. Il arrive même que certains commentaires soient plus intéressants que l'article lui-même, parce qu'ils présentent un point de vue nouveau, une analyse pertinente, une information essentielle... Cette confrontation avec des commentaires potentiellement hostiles permet d'ouvrir le débat à un panel d'opinions souvent plus large que l'auteur ne l'avait prévu. On tombe moins facilement dans le piège d'une bipolarisation systématique, où s'affrontent "gentils" et "mechants" (deux catégories souvent parfaitement interchangeables en fonction du point de vue qu'on décide d'adopter au départ).
  • Et enfin troisièmement, vous pouvez apporter votre contribution, sous forme de commentaires, ou sous forme d'articles. Si vous estimez que votre point de vue n'est pas suffisamment défendu. Si vous disposez d'élements qui corroborent ou au contraire qui réfutent les idées qui sont développées par les autres. Si vous pensez être capables d'élargir le débat ou d'apporter un nouveau point de vue intéressant... Lancez vous ! Et enrichissez le débat avec vos remarques et vos analyses.



En conclusion, un journal en ligne comme AgoraVox est un outil précieux, qui présente une image de la diversité des opinions sans doute beaucoup plus proche de la réalité que celle qu'offrent les médias traditionnels. Si vous ne connaissez pas, essayez donc un peu pour voir, il se pourrait que vous soyez surpris ;)

dimanche 20 mai 2007

Allez, on se lance !!


Voila cette fois c'est décidé, je crée mon blog. Ca fait pas mal de temps que l'idée me trotte dans la tête. Alors allez, on se lance. J'espère que le contenu intéressera du monde et qu'on pourra en discuter.


On change tous. En fonction de nos expériences, en fonction de nos lectures, en fonction de notre entourage, de nos relations, de nos priorités, du développement plus ou moins rapide de notre conscience politique, etc... Bref, pn évolue tous.

Mon point de vue a considérablement changé au cours de ces 15 derniers mois. J'ai été ébranlé dans un certain nombre de convictions, qui semblaient pourtant solides et bien ancrées, en particulier dans le domaine de ce qu'on pourrait appeler "le rapport à l'information". Mais pour garder une vision un tant soit peu cohérente et consistante, il a bien fallu remettre en question certaines de ces convictions. C'est pas quelque chose de très agréable... On se sent désarmé. On se sent à poil. C'est assez inconfortable. On passe pas mal de temps à fixer le plafond, tiraillé entre doutes et interprétations contradictoires.
Finalement, c'est peut être là que commence la liberté : par une espèce d'angoisse qui accompagne la remise en question d'une partie de ses convictions.

En tous cas, ça valait le coup. Aujourd'hui, je me sens presque aussi aware qu'un Jean-Claude VanDamme. Dans la bataille, j'ai perdu quelques illusions. Mais je pense que j'y ai gagné en tolérance, en prudence dans mes jugements, et également en détermination.



Le titre de ce blog, "Instantanés d'une société médiatiquement modifiée", est emprunté à la une du n°2 du journal
Le Plan B.

Image Une n2 PlanB
Le Plan B est un journal bimestriel de
critique des médias et d'enquêtes sociales

Il s'agit d'un journal bimestriel satirique, qui porte un regard extrèmement sévère sur les médias.
Le nom même du "Plan B" fait évidemment écho à la campagne médiatique en faveur de l'adoption du traité constitutionnel européen. On nous avait alors expliqué qu'il n'y avait pas d'autre choix que celui de voter "oui" au référendum, car comme on nous l'a dit et répété à l'époque : "Il n'y a pas de plan B !".



Dans ce blog, je tenterai de mettre en valeur des références vers des articles, des ouvrages ou des documentaires qui m'ont bousculé et m'ont forcé à me remettre en question. D'une certaine manière, il s'agit d'un outil me permettant d'organiser des liens intéressants glannés ça et là.


Comme l'a rappelé Kristina Borjesson (s'appuyant sur une citation de Ronald Reagan) dans son excellent bouquin
Black List : "<< Faites leur confiance, mais vérifiez tout de même...>>. La confiance n'est pas la crédulité."

C'est dans cet état esprit, je l'espère, que vous parcourerez ce blog. Surtout, ne croyez pas sur parole ce que je vais vous raconter... Prenez le temps de le vérifier ! (le meilleur de ce blog se situe dans ses liens, sélectionnés avec amour)